Photo : Makine F. Le Rassemblement national démocratique (RND) estime que les réformes annoncées par le président de la République s'inscrivent dans le cadre « de la continuité » qui garantira une meilleure pratique de la démocratie pluraliste dans le pays, dans la mesure où le chef de l'Etat a confirmé la consultation de la classe politique dans toutes les démarches préconisées. C'est ce qu'a déclaré, hier, M. Miloud Chorfi, porte-parole du parti du Premier ministre à l'occasion d'une journée d'étude initiée par le bureau d'Alger sur le rôle de la jeunesse dans le processus démocratique du pays. Cette rencontre intervient, dira-t-il, après que le président de la République a déclaré qu'il est favorable à la consolidation du processus des réformes que connaît l'Algérie depuis des années, dans un souci de répondre aux aspirations des citoyens. En réponse aux voix qui ont voulu faire un rapprochement entre les événements qui se sont déclenchés dans certains pays arabes et les émeutes de janvier dernier, Chorfi rétorque que ces deux états de fait sont totalement incompatibles, car les Algériens « ont brisé l'entrave de la peur en 1954 et en 1988 et aujourd'hui, ils s'attachent davantage à la stabilité et la paix du pays. Les citoyens et, surtout, les jeunes ne veulent pas y renoncer pour se plier aux partisans du désespoir et de la cacophonie». A ce titre, confirme Chorfi, le RND est disposé «à participer activement aux ateliers politiques annoncés par le premier magistrat du pays et ce, au sein du parlement ou dans des consultations politiques ». Cette mission est tributaire, dira-t-il, de la participation massive de la jeunesse qui constituera «l'enjeu majeur de la réussite de ces démarches». L'intervenant rappelle à l'assistance qu'ils sont appelés, sur instruction de Ahmed Ouyahia, à «expliquer les décisions du président de la République aux citoyens». LE TROISIÈME MANDAT DE BOUTEFLIKA : «UN IMPERATIF POLITIQUE» M. Seddik Chiheb, secrétaire du bureau d'Alger du parti et vice-président de l'APN, salue la décision de maintenir le cap des réformes. Il dira que l'Algérie n'a pas connu de printemps arabe mais « un automne de la colère », allusion aux événements d'Octobre 88 qui, selon lui, « a été volé aux Algériens pour le transformer en un enfer (le terrorisme) qui a engendré plus de 200.000 victimes et 50 milliards de dollars de dégâts matériels ». Le RND est favorable «au changement permanent», enchaîne Chiheb, en affirmant «que le troisième mandat de Abdelaziz Bouteflika a été un impératif politique pour parachever le processus démocratique, intérêt du pays oblige». Il plaide «pour l'alternance au pouvoir, faisant partie des mécanismes de la démocratie, dans le cadre de l'éventuelle révision de la Constitution». Ce qui signifie la «nécessité de limiter les mandats dans l'avenir proche». Au sujet de l'amendement de la loi sur l'information, Chiheb estime que les textes «sont faits pour être amendés à chaque fois que c'est nécessaire», surtout que «la démocratie et la liberté d'expression sont des jumelles inséparables». L'orateur estime que le RND «constitue la première force politique du pays de par ses idées et son engagement». Et se désole du fait «que les lois ne soient pas appliquées à cause de certaines pratiques malsaines dont la bureaucratie».