Un seul hic s'annonce, toutefois, à l'horizon. Israël, qui voit un renforcement du Hamas après la signature, passe à l'action pour contrer cette réconciliation palestinienne. La Palestine a ouvert une nouvelle page de son histoire. Le Fatah et le Hamas ont scellé, hier au siège de la Ligue arabe au Caire, la réconciliation, après quarte ans de division politique. Des représentants de 13 groupes ainsi que des personnalités indépendantes ont signé l'accord. Outre le Fatah et le Hamas, le Jihad islamique, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche), le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP, gauche) ou le Parti du peuple palestinien (ex-communiste) l'ont également ratifié. «Nous avons signé l'accord malgré plusieurs réserves. Nous tenons à mettre en avant l'intérêt national», a déclaré Walid al-Awad, membre du comité politique du Parti du peuple. L'accord entre les deux principaux mouvements palestiniens stipule la formation d'un gouvernement d'indépendants pour préparer des élections présidentielle et législatives simultanées dans un délai d'un an. D'ici là, il devrait perpétuer le statu quo, aussi bien sur les négociations avec Israël que sur le contrôle respectif du Hamas sur Gaza et de l'Autorité palestinienne dans les zones autonomes de Cisjordanie. Il porte également sur la création d'un Haut conseil de sécurité pour statuer sur les questions des forces de sécurité des différents mouvements, en vue de leur future intégration dans une force de sécurité «professionnelle» et la mise en place d'une commission électorale et la libération de détenus des deux mouvements. S'agissant des négociations de paix avec Israël, l'accord ne change pas la donne. Le Hamas a indiqué qu'il restait opposé à une reconnaissance d'Israël et aux négociations, tout en affirmant qu'il ne tenterait pas d'y faire obstacle. Une cérémonie officielle pour célébrer la réconciliation est prévue aujourd'hui en présence de MM. Mahmoud Abbas et Khaled Mechaâl, respectivement chefs de l'OLP et du Hamas. Un seul hic s'annonce, toutefois, à l'horizon. Israël, qui voit un renforcement du Hamas après la signature, passe à l'action pour contrer cette réconciliation palestinienne. Après la suspension d'un transfert de fonds à l'Autorité palestinienne, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, entamera, la semaine prochaine, une tournée en Europe pour tenter de convaincre ses interlocuteurs de ne pas reconnaître un Etat palestinien. Pour ce faire, il compte exploiter l'accord de réconciliation. Sur le terrain, les Israéliens sont toujours «très actifs». Hier, des colons juifs ont incendié une mosquée palestinienne dans le sud de Naplouse et ont fait incursion au lieu saint abritant le tombeau du prophète Youssef.