Photo : Fouad S. Suite aux dernières mesures annoncées par le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, relatives à la régularisation des commerçants illégaux, les APC, celle d'Alger notamment, se mobilisent par la création, entre autres, de nouveaux espaces commerciaux ainsi que par la délivrance d'autorisations provisoires. «Ce sont là entre autres mesures prises au mois de mars dernier par le ministère du Commerce pour régulariser les marchés informels. Par cette attestation, les commerçants illégaux peuvent exercer légalement leurs activités durant deux ans. Le temps que les APC réhabilitent ou créent de nouveaux espaces devant accueillir ces commerçants», explique M. Farouk Tifour, chargé de la communication au ministère du Commerce. Au bout de ces deux ans, poursuit-il, ces commerçants auront leurs registres de commerce. Période dans laquelle les commerçants illégaux, 75 000 recensés activant au niveau de 750 marchés parallèles, bénéficieront d'une exonération fiscale. «Les facilités introduites pour obtenir les registres de commerce sont valables aussi pour les commerçants illégaux», précise le chargé de communication. Pour sa part, l'APC d'Alger, par la voix de son vice-président, Rabah Balaouan, a procédé, d'ores et déjà, à la création de 300 locaux commerciaux dans le cadre de la lute contre le marché informel. «Nous avons déjà distribué une quarantaine et nous comptons distribuer, d'ici la fin de ce mois, 120 autres. Toutefois, les bénéficiaires doivent passer d'abord par un processus institutionnel, comme l'ANSEJ par exemple. Nous ne distribuons ces locaux qu'à des personnes diplômées et à des personnes de métier», indique-t-il en estimant, cependant, que cette mesure ne pourra pas régler le problème des marchés informels. «A mon sens, le problème est mal situé. Au fait, l'informel se développe dans les ports et non sur les trottoirs. Surtout après la fermeture des usines de textile», estime-t-il. Louiza Hanoune, lors de son dernier meeting à Alger, a émis également des réserves concernant les mesures adoptées pour la régularisation des marchés informels. «Institutionnaliser les marchés informels n'est pas une solution. Cela n'aide en rien la lutte contre le chômage. Ce qu'il faut faire, c'est rouvrir les anciennes usines et entreprises publiques fermées. Il faut fournir des postes permanents au lieu de laisser l'Etat payer de sa poche», a-t-elle assuré. Rappelons que le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a annoncé récemment des facilités pour l'obtention de registre de commerce pour les commerçants illégaux, activant dans les marchés parallèles. Il avait, en effet, assuré qu'une instruction a été donnée aux walis, en mars dernier, pour accompagner les intervenants au niveau des marchés parallèles en matière de recensement, d'inscription au registre de commerce, d'octroi de locaux et d'enveloppes financières pour la réhabilitation des espaces commerciaux.