Toutes les réformes politiques annoncées par le chef de l'Etat sont engagées au niveau des différents départements ministériels qui ont, à cet effet, mis en place des groupes de travail ouverts à une large consultation avec les partis et les personnalités nationales. Le président de la République avait annoncé, le 2 mai dernier, lors du Conseil des ministres, la tenue imminente de rencontres en vue de recueillir les propositions des partis et des personnalités sur l'ensemble des réformes annoncées, notamment la révision constitutionnelle, consacrant ainsi de manière solennelle le principe démocratique du dialogue et de la concertation avant toute entreprise engageant l'avenir de l'Etat républicain. "Les partis politiques et les personnalités nationales seront largement consultés sur toutes les réformes politiques à promouvoir", avait-il également indiqué lors de son discours télévisé à la nation du 15 avril dernier. En ce qui concerne les consultations avec les partis politiques et les personnalités nationales, M. Abdelkader Bensalah a été chargé par le chef de l'Etat de les conduire et recueillir les propositions de ses interlocuteurs sur l'ensemble des réformes, notamment la révision de la Constitution. Des observateurs estiment que ces consultations devraient permettre d'aboutir à des réformes qui refléteront les vues et propositions qui auront été démocratiquement exprimées par la majorité, surtout qu'il s'agit d'un processus qui engage l'avenir du pays. Outre la révision de la Constitution et de plusieurs autres lois en relation avec la promotion de la pratique démocratique et le renforcement des bases de l'Etat de droit, le chef de l'Etat avait fixé aussi l'échéancier de ce processus. En dehors du projet de révision de la Loi fondamentale qui sera soumis au Parlement après les prochaines élections législatives, le Président avait souligné que tous les textes de loi découlant du processus des réformes doivent être élaborés et finalisés pour être soumis à l'Assemblée populaire nationale pour débat et vote lors de sa prochaine session d'automne. Dans son dernier discours adressé à la nation, considéré comme le début du processus d'approfondissement des réformes politiques, le président Bouteflika avait, par ailleurs, appelé les organisations du mouvement associatif à intensifier les initiatives, dans le cadre de leur mission. Cet appel du premier magistrat du pays traduit la nécessité de réhabiliter le mouvement associatif en tant qu'espace d'intermédiation entre pouvoirs publics et citoyens et s'inscrit également dans cette vision de tout faire dans la concertation et à tous les niveaux de la société dans un exercice de démocratie participative. Et c'est dans cet esprit même que s'inscrivent les assises nationales de la société civile qui seront organisées par le Conseil national économique et social à la mi-juin au Palais des Nations. Les états généraux de la société civile permettront un "débat libre, pluriel et ouvert à l'ensemble des acteurs de la société civile dans un exercice de démocratie participative à ciel ouvert", avait affirmé le président du Cnes, M. Mohamed-Seghir Babès. Au titre de la modernisation de la gouvernance, le Cnes a été également chargé par le président Bouteflika, lors du dernier Conseil des ministres, d'animer une concertation pour définir les objectifs d'un meilleur développement local et les adapter aux attentes de la population. La concertation sera animée avec le plein concours du gouvernement et des collectivités locales, avec la participation, notamment des compétences représentatives de la population, des élus locaux et des représentants de l'administration locale. Dans un souci de soutenir le développement de l'entreprise économique, le chef de l'Etat avait appelé à une concertation entre le gouvernement et les partenaires socioéconomiques, exclusivement consacrée à ce volet, confirmant ainsi les engagements qu'il avait pris lors de son discours à la nation, où il avait annoncé qu'il allait engager une "action profonde" en direction de l'entreprise nationale, publique ou privée, pour appuyer son développement. Et c'est dans cette optique que s'inscrit la réunion tripartite, prévue le 28 du mois courant. Les conclusions de cette concertation et des chantiers dont elle pourrait convenir seront mises en oeuvre au cours de cette année. En revanche, la tripartite, chargée des affaires et dossiers sociaux, aura lieu lors de la prochaine rentrée sociale, c'est-à-dire en septembre prochain.