Curieusement, c'est Abdelkader Bensalah, le second personnage de l'Etat en sa qualité de président du Sénat, qui a été désigné par le chef de l'Etat pour conduire «les consultations avec les partis et les personnalités politiques» en vue de mener les réformes annoncées. Issu des rangs du RND, le parti que dirige l'actuel Premier ministre Ahmed Ouyahia, le président de la Chambre haute du Parlement est connu pour être proche du chef de l'Etat. Selon le communiqué du Conseil des ministres tenu hier, Bouteflika désignera également dans un second temps «une commission compétente» qui aura la charge de recevoir les propositions et suggestions des partis et personnalités pour préparer le projet de révision de la Constitution. Une fois son travail achevé, cette commission présentera au chef de l'Etat le projet de réforme de la Constitution, dont la mouture finale sera soumise à l'Assemblée populaire nationale (APN) qui sera issue de la prochaine législature. Et si le projet de révision «se révèle profond», le peuple devra, après le Parlement, se prononcer sur la Loi fondamentale par la voie d'un «référendum transparent», a précisé le chef de l'Etat. Le Président a annoncé aussi en Conseil des ministres «la tenue imminente de rencontres en vue de recueillir les propositions des partis et des personnalités sur l'ensemble des réformes annoncées». Par ailleurs, le gouvernement est chargé de «préparer, à la lumière des vues et propositions des partis et des personnalités nationales», les projets de lois découlant du programme de réformes politiques. Il s'agit, a rappelé le président Bouteflika, des trois lois organiques relatives au régime électoral, aux partis politiques et à la place des femmes dans les assemblées élues. Il s'agira ensuite des projets de lois relatifs aux incompatibilités avec le mandat parlementaire et au mouvement associatif ainsi que du projet de révision du code de la wilaya.