Le dernier Conseil des ministres a permis au chef de l'Etat d'éclaircir ce qui demeurait encore obscur depuis l'annonce de la révision de la Constitution, en donnant un peu plus de détails ainsi que des dates et des modalités sur ce qui est désormais conçu comme un véritable programme de réformes politiques. Tout en affirmant une certaine profondeur à ces réformes, dans le sens où il faut entendre par ce terme que les changements seront importants, susceptibles d'avoir un grand impact sur la vie politique et sur le processus démocratique, le Président Bouteflika n'en pas moins tenu à préciser que ces changements ne risquent pas de toucher les principes fondamentaux de l'Etat républicain, et les composantes de l'identité nationale. Concernant ces réformes, le président de la République a mis en avant le vœu de la concertation la plus large, à ce titre, avec les partis politiques et autres personnalités nationales, surtout concernant la chapitre de la révision de la loi fondamentale pour lequel une commission compétente sera mise sur pied, désignée qu'elle sera par le Président en personne qui a déjà désigné son président en la personne de Abdelkader Bensalah. La commission aura à recueillir les avis et les propositions des partis politiques ainsi que des personnalités pour ensuite sortir avec une mouture de projet finalisée qui sera soumise au Président. Celui-ci aura à se prononcer sur l'ampleur et la profondeur du changement en vue de décider si la Constitution doit seulement être soumise à l'approbation du Parlement ou si elle doit, après avoir reçu l'aval du Parlement, faire l'objet d'un suffrage universel à travers un référendum populaire. Enchaînant sur les implications de cette révision de la Constitution, le chef de l'Etat rappelle à ce titre qu'elle sera suivie conséquemment par la révision des lois découlant du programme des réformes politiques, dont le gouvernement aura à charge de préparer les moutures-projets, notamment les lois organiques relatives au régime électoral, aux partis politiques, à la place des femmes dans les assemblées élues et autres lois portant code de wilaya… Dans le cadre du même esprit de concertation et de dialogue avec les partis politiques et autres acteurs nationaux, il est préconisé de recueillir l'avis de tous, tout en prenant en compte les délais fixés par le calendrier politique qui devra entamer et conduire à leur terme échu lesdites réformes. Toujours dans la lancée des annonces de réformes politiques en vue d'une concertation avec les interlocuteurs concernés, celles relatives à l'information portent d'abord sur le projet de loi sur la dépénalisation du délit de presse, sur l'érection d'une instance qui devra «veiller au respect des principes consacrés par la liberté d'expression et à garantir un accès équitable des partis politiques aux médias audiovisuels (…).» Donnant ces réformes politiques comme une urgence, le chef de l'Etat a insisté sur l'importance d'un calendrier dont l'issue ne saurait dépasser le début de la rentrée sociale, préconisant un traitement des lois par le Parlement au fur et à mesure de leur préparation par le gouvernement, l'enjeu étant de sortir avec une réforme constitutionnelle et des reformulations des lois qui en dépendent de sorte à ce que tout soit finalisé pour s'appliquer aux prochaines échéances législatives. Le souhait final, à ce propos du chef de l'Etat, étant que «les prochaines élections législatives, qui seront organisées dans une transparence totale, déboucheront sur la représentation au Parlement de tous les grands partis politiques.» Par Farès N.