Photo : Mohamed S. Les responsables tunisiens ont décidé de mener une campagne exceptionnelle en direction des touristes algériens sur lesquels il comptent beaucoup pour sauver leur saison qui s'annonce vraiment difficile. C'est ce qu'a déclaré, en substance, le PDG de l'Office national tunisien du tourisme, M. Habib Benamar, dans une conférence de presse organisée conjointement avec l'ambassadeur tunisien à Alger M. Lembarek. Les opérateurs tunisiens ont profité de l'occasion du Salon international du tourisme et des voyages, qui se tient à Alger, pour venir en force. 70 professionnels représentant l'ensemble des tours opérators ont fait le déplacement, ce mercredi, pour sensibiliser les touristes algériens qui constituent, selon les données de l'ONTT, «leur troisième grand flux avec 1.400.000 entrées en 2010 après les Français et les Libyens».Ce n'est pas tout, une campagne marketing a déjà touché les représentants des médias algériens et les associations de voyagistes qui ont été invités, le mois dernier, à constater de visu, dans les différentes stations balnéaires, les offres qui seront proposées cette année et qui seront encore «plus intéressantes» selon le PDG de l'Office tunisien du tourisme. Il promet pour ce faire une large sensibilisation des prestataires tunisiens en dépit du fait que «les prix sur le marché sont libres», dit-il. Mais la vraie campagne de séduction sera celle qui commencera en juin, à la veille des grands départs. Les Tunisiens ont, d'ores et déjà, décidé de mettre le paquet et ce «en multipliant par quatre et demi le budget de promotion consacré à l'Algérie», a annoncé le PDG de l'ONTT, «un chiffe qui ira crescendo pour les années à venir», dit-il, car le touriste algérien est considéré comme un gisement qu'il faut savoir préserver, le considérant loin de «subir l'influence des événements». «L'ALGERIE A TOUJOURS SOUTENU LA TUNISIE DURANT LES DURES EPREUVES», déclare l'ambassadeur tunisien à Alger Pour mieux défendre leur part de marché, les Tunisiens, outre leur présence record au SITEV (ce sont eux qui le reconnaissent) vont envoyer les 25 et 26 mai, soit dans quelques jours; le ministre tunisien du Tourisme pour bien voir les possibilités de renforcer cette offre. L'ambassadeur tunisien n'a pas caché son désir de jouer aussi à fond la carte de la solidarité entre les deux peuples annonçant que l'Algérie a soutenu «durant les dures épreuves notre pays». Il a même fait savoir que «ce n'est pas un hasard si le Premier ministre tunisien a consacré sa première sortie officielle à l'Algérie» (le 15 mars dernier). Toutefois, pour lui, la Tunisie n'a pas besoin de trop d'arguments pour convaincre tout le monde d'un «retour à la stabilité» et que le train des réformes est lancé pour enclencher la transition démocratique. La démocratisation (la libération du champ politique et l'ouverture de médias) sera «l'occasion d'un mieux vivre», laisse t-il entendre annonçant du coup, en exclusivité (mercredi aux médias algériens), la levée du couvre-feu instauré suite à la révolution du Jasmin et l'organisation le 24 juillet prochain d'un référendum pour une nouvelle constituante. La Tunisie fonde de grands espoirs pour ne pas gâcher la prochaine saison touristique sur la fidélisation de ses partenaires, en premier lieu Algériens, ce secteur représente le pilier de son économie avec 20% des recettes en devises, 7% du PIB et 460.000 emplois directs et indirects. «Le tourisme fait vivre globalement 1.600.000 Tunisiens», dira le PDG de l'ONTT. En 2008, avec les retombées de la crise financière internationale, «ce sont bien les Algériens qui nous ont sauvés en réduisant le manque à gagner», avoue M. Habib Benamar. Alors pourquoi pas cette année ?