La feuille de route établie par le Comité ad hoc de l'UA pour la Libye, soulignait la nécessité d'une cessation immédiate de toutes les hostilités. Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (CPS) et le Comité politique et de sécurité de l'Union européenne (COPS), se sont réunis, hier, à Addis Abeba, pour examiner la situation au Proche-Orient et en Afrique du Nord, en particulier en Libye. Au cours de cette réunion, qui s'inscrit dans le cadre des efforts de la médiation africaine dans le conflit libyen, de hauts responsables du CPS de l'UA et du Cops de l'UE ont échangé leurs points de vues sur les crises et les conflits en Afrique et ont examiné les moyens de renforcer la coopération entre les institutions de l'UA et de l'UE. Cherchant à dépasser les divergences entre les deux organisations concernant les moyens de gestion du conflit libyen, les responsables présents à cette réunion étaient d'accord sur la nécessité de régler ce conflit le plus vite possible. Soucieuse de maintenir la paix et la stabilité dans le continent, l'Union africaine ne cesse de réitérer son engagement pour une «solution politique» favorisant le dialogue entre les parties libyennes en conflit. Dans ce contexte, le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, avait indiqué vendredi lors d'une visite à Alger que la feuille de route africaine sur la Libye était actuellement la «seule» proposition politique de sortie de crise de ce pays relevant, par ailleurs, que les autres acteurs dans la crise libyenne n'ont pas formulé de proposition politique pour mettre un terme au conflit. Tout le monde disait que la solution en Libye «n'est pas militaire», y compris l'Otan, en dépit des dérapages, a rappelé M.Ping qui avait pris part samedi à Alger à la réunion des présidents des Conseils constitutionnels africains. Malgré un silence pesant et difficile à interpréter, la position de l'Algérie s'est toutefois avérée claire et sans controverse. Fidèle au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays souverains, l'Algérie a exprimé son soutien à la proposition africaine. De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé hier, mais sans pour autant mettre sur la table des propositions concrète ou une feuille de route à suivre, à des négociations pour un cessez-le-feu «immédiat et vérifiable» en vue d'une sortie de crise pacifique en Libye. La feuille de route établie par le Comité ad hoc de haut niveau de l'UA pour la Libye, soulignait la nécessité d'une cessation immédiate de toutes les hostilités, de la coopération des autorités libyennes concernées pour faciliter l'acheminement de l'assistance humanitaire aux populations dans le besoin et de la protection des ressortissants étrangers y compris les travailleurs migrants africains vivant en Libye. Le plan africain appelle également à engager un dialogue entre les parties libyennes et à assurer la gestion inclusive d'une période transitoire en vue de l'adoption et de la mise en oeuvre des réformes politiques nécessaires pour l'élimination des causes de la crise actuelle, en prenant dûment en compte les aspirations légitimes du peuple libyen à la démocratie, à la réforme politique, à la justice, à la paix et à la sécurité, ainsi qu'au développement socio-économique. Outre la crise libyenne, la réunion d'Addis Abeba a évoqué, entre autres, la situation au Soudan, en Somalie, et en Côte d'Ivoire, ainsi que dans la région du Sahel, selon le porte-parole de M.Ping. La réunion UA/UE qui s'est tenue hier dans la capitale éthiopienne, était la quatrième du genre et s'inscrivait dans le cadre des réunions consultatives entre le CPS de l'UA et le Cops de l'UE, entamées en 2008. Dans le but de promouvoir la solution politique à laquelle elle aspire, l'UA organisera le 21 mai, à Addis Abeba une autre réunion sur le conflit en Libye conjointement avec le Conseil de sécurité de l'ONU. Dans le même esprit, une réunion de hauts responsables de la Ligue arabe, des Nations Unies, de l'Union africaine (UA), de l'Union européenne (UE) et de l'organisation de la conférence islamique (OCI) est prévue prochainement au siège de la Ligue arabe au Caire à l'effet d'élaborer un projet de règlement pacifique de la crise en Libye dans ses dimensions humanitaire et politique, a annoncé mardi la Ligue arabe.