Le tabac génère un gain de 70 milliards DA à l'Algérie mais coûte 280 milliards DA à la santé publique, a indiqué le chef du service pneumologie de l'établissement hospitalo-universitaire (CHU) Mustapha Bacha, le Pr Salim Nafti. Le tabac tue 15 000 personnes/an en Algérie et 3 millions dans les pays occidentaux, a précisé M. Nafti, soulignant que ce nombre est appelé à atteindre 10 millions lors des prochaines années. La moitié des décès enregistrés en Algérie (15 000) sont dus aux maladies respiratoires, dont les deux tiers sont des cancers bronchiques et un tiers des broncho-pneumopathies chroniques obstructives (BPCO), a-t-il souligné. Cependant, les industriels du tabac continuent à chercher de nouveaux fumeurs notamment auprès des jeunes qui, en voulant essayer une première cigarette, se retrouvent souvent en proie à une addiction au tabac, véritable danger pour leur santé. Les médecins ont un important rôle à jouer en vue d'aider les fumeurs à arrêter la cigarette, notamment en exerçant des pressions sur les pouvoirs publics afin de les amener à intensifier la lutte antitabac, à travers l'augmentation du prix du tabac, «décision très difficile à prendre», selon le spécialiste qui estime que la prévention contre le tabac reste le meilleur moyen de lutte contre ce fléau. En dépit des lacunes enregistrées sur le terrain, le spécialiste a affirmé que le médecin réussit, dans 5% des cas, à convaincre les fumeurs à arrêter la cigarette, notamment lors des consultations, soulignant que les fumeurs finissent toujours par consulter le médecin pour une raison ou une autre.