Photo : Slimen S.A. Les établissements et centres hospitaliers ne comptent actuellement que 126 médecins légistes, dont 8 professeurs, 3 docents et 36 maîtres assistants. Un nombre dérisoire compte tenu, non seulement des efforts consentis pour la promotion des sciences médicales, mais aussi de l'apport de la médecine légale à la justice et au justiciable (victime ou inculpé). Instituée pour accompagner l'action de la justice dans les scènes du crime, les dommages corporels, cette spécialité constitue la clé de tous les mystères dans les affaires criminelles. La tenue jeudi dernier, de la 11e journée médico-judiciaire a permis aux spécialistes de mettre l'accent sur l'importance que doivent accorder les pouvoirs publics et la société à la médecine légale. Au-delà des missions qui lui sont assignées, la médecine légale est devenue un outil indispensable pour la défense et le respect des droits et libertés de tout citoyen. Intervenant à l'ouverture des travaux, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès a annoncé l'ouverture en septembre prochain de postes budgétaires de spécialistes en médecine légale. La priorité sera accordée en premier lieu aux hôpitaux de wilaya à l'effet de répondre à la demande des différentes juridictions. Il a émis le vœu de voir le département de l'Enseignement supérieur favoriser cette spécialité à la post-graduation des sciences médicales au niveau du recrutement et de l'enseignement théorique, tout en tenant compte de la dimension pénale et criminalistique. « D'ici à 2013, le département de la Santé comptera 270 médecins légistes », a souligné le ministre, estimant que son département dispose des moyens financiers pour atteindre les objectifs fixés. Etant à 60 milliards DA en 2006, le budget du secteur s'est élevé à 240 milliards DA en plus des 35 milliards DA consacrés à la prise en charge du cancer. Le Pr Bessaha, président de la Société algérienne de médecine légale estime qu'il faut donner à cette spécialité la place qui lui revient au même titre que les grandes spécialités. «Nous voulons que la médecine légale soit nommément citée dans le code de la santé. Il faut lui accorder une importance à la mesure des missions que le médecin légiste exerce sur le terrain», a souligné le Pr Bessaha, ajoutant qu'il est temps de considérer les spécificités de cette spécialité. Il rappelle que la police scientifique et tous les autres partenaires effectuent leurs investigations et enquêtes judiciaires à partir des résultats qu'obtient le médecin légiste au niveau de la salle d'autopsie. Les intervenants lors de la 11e journée médico-judiciaire se sont longuement étalés sur l'apport de la médecine légale aux enquêtes judiciaires, ainsi qu'aux techniques sophistiquées utilisées par les spécialistes à l'exemple de l'analyse de l'ADN, les techniques de l'empreinte génétique et l'apport de la technologie du système intégré d'identification (IBIS).