Les Etats du Nil-Bleu et du Sud-Kordofan (régions pétrolifères) pourraient contester, sous peu, l'autorité de Khartoum. Le gouvernement d'Omar El Béchir pare au plus pressé. Avec son ex-sud d'abord, qui deviendra indépendant officiellement le 9 juillet prochain, ensuite, avec ses rebelles du Darfour. Les Etats du Nil-Bleu et du Sud-Kordofan (régions pétrolifères) pourraient contester, sous peu, l'autorité de Khartoum. Près de 150.000 personnes - en majorité des Sudistes de la tribu Dinka Ngok - ont fui vers le Sud. Riek Machar, le vice-président du gouvernement semi-autonome sud-soudanais, était hier après midi à Khartoum pour des entretiens avec Ali Osman Taha, son homologue nordiste, axés sur la recherche d'un «cessez-le-feu» dans cette zone pétrolifère. «C'est une mission importante, sur un sujet très important, nous espérons qu'elle recevra un bon accueil», déclare Juba, qualifiant l'occupation d'Abyei de contraire aux accords de paix qui avaient mis fin en 2005 à la guerre civile entre le Nord et le Sud. Cette visite surprise, censée «normaliser les relations» et «désamorcer les tensions» provoquées par la décision prise le 21 mai dernier par Khartoum - prise de la ville d'Abyei par ses Forces armées - intervient le jour-même de la reprise à Addis-Abeba des négociations sur Abyei entre le NCP (Parti du Congrès national d'El Béchir) et le SPLM (Mouvement populaire de libération du Soudan, au pouvoir à Juba). Sous la supervision de l'Union africaine, les deux partis doivent étudier six propositions de l'ex-président sud-africain Thabo Mbeki. Pourraient-ils s'entendre après le rejet de l'organisation d'un référendum annoncé par les Misseriya, la tribu arabe d'Abyei alliée à Khartoum ? «Nous n'évacuerons pas Abyei, même si les forces armées soudanaises se retirent. Notre tribu ne reconnaît désormais que la situation actuelle», prévient Ismaïl Mohamed Youcef, un de leur leader depuis Khartoum. Par ailleurs, des représentants d'Omar El Béchir sont à Doha pour participer à une «conférence de toutes les parties prenantes au Darfour». Cette rencontre, qui prendra fin mardi prochain, doit produire un document qui constituera la base d'un accord de paix que pourraient signer le gouvernement et l'opposition, après dix ans d'un conflit qui a provoqué 300.000 morts et 2,7 millions de déplacés.