Bettina Heinen-Ayech a été agréablement surprise par la forte présence au vernissage de son exposition qui s'étalera jusqu'au 12 juin prochain. La galerie d'art Dar El Kenz s'est avérée trop exiguë, ce samedi 28 juin, pour contenir tous les admirateurs de cette artiste qui n'est étrangère de l'Algérie que par les origines. La dame de la couleur et des formes sait mettre dans son signe cette inspiration bien algérienne. Puisque d'adoption, elle l'est. Elle qui y vit depuis 48 ans, comme elle aime à le rappeler. Dans son fauteuil, vêtue de tons chauds, comme son habillés ses tableaux, elle confie qu'elle restera probablement encore deux jours à Alger avant de courir rejoindre son chez soi à Guelma là où elle se sentirai jamais mieux ailleurs. Autour d'elle ses fans, remémorent des souvenirs partagés, un tableau acquis à une exposition ultérieure, comme cette dame qui tient à sa photo en sa compagnie qui dit encore son bouleversement devant ce trait de «Tournesols». D'autres reconnaissent dans un autre tableau une rue de Guelma, la nomment, la situent… Alors que ces hommes et ces femmes restent admiratifs devant ces champs de fleurs, vastes, chatoyants qui crient la vie, ces portraits dont ceux peints par l'artiste d'elle-même, ces autres projection vers un espoir qui aide à durer dans le temps et l'espace, qui pour Bettina n'ont pas de limite. Dans le bleu de toutes les nuances, les jaunes empruntés au soleil, entretenant la lumière, le vert qui explose dans toutes ses variantes… et puis même ces ocres, ces marrons ; ces violets… qui même foncés, n'en sont pas moins lumineux, sans sobriété, avec éclats. Une violence parfois qui émerge d'un pastel sans en altérer la douceur… Ce sont des tableaux d'une collection passée mais aussi récente de trois ans à peine. Au fond de la galerie, Taïeb Larak signe son livre «Bettina Heinen-Ayech, la rencontre d'un peintre et d'un pays». L'auteur y présente l'artiste, la fait découvrir en même temps que lui découvre cette peintre foncièrement algérienne, dans ce morceau de terre de l'Algérie où elle a choisit de vivre en suivant son mari, à Guelma. Dont elle disait encore ce samedi, amer à vivre dans sa luxuriante nature. Belle et vraie, comme elle ne l'a pas vu ailleurs sauf en Norvège où elle a résidé un temps. Taïeb Larak en plus du portrait qu'il dresse de Bettina, la laisse parler et se confier dans un jeu de questions réponses qui ne fait que compléter cette biographie, livrée en images, des tableaux choisis aux légendes évocatrices… Un beau livre que nombreux se sont offerts au grand bonheur de son auteur, de l'artiste et de Zahia Guelmi, la directrice de la galerie Dar El Kenz, heureuse de l'écho rendu par cette exposition. Et Bettina de souhaiter, «à une autre exposition incha'Allah !»