Bettina Heinen-Ayech est n�e � Solingen (Allemagne) en 1937, elle est �lev�e dans un milieu d�intellectuels, puisque son p�re �tait journaliste et �crivain. D�s son jeune �ge, elle s'est appliqu�e � d�velopper sa vocation pour la peinture, elle a ainsi nourri son talent gr�ce � son ma�tre, l�artiste peintre Erwin Bowien (1899- 1972), un ami de la famille Heinen. Bettina a donc subi une formation orient�e r�solument vers les Beaux-Arts � l�Acad�mie royale de Copenhague en passant par les �coles de Cologne et de Munich (1954-1959). Sa vocation pr�coce pour cet art lui permit d�organiser � Bad Homburg sa premi�re exposition, elle n�avait que 17 ans. Bettina peut � juste titre s�enorgueillir d�un parcours plus qu�honorable durant sa longue et remarquable carri�re. Elle a � son actif un tr�s grand nombre d�exposition individuelles et collectives dans plusieurs villes du monde, Munich, Berne (Suisse) Paris, Vienne, Alger, Rabat, Casablanca, Tunis, Le Caire, Damas. Aujourd�hui, cette artistepeintre impressionniste et paysagiste de renom vit depuis le mois de f�vrier 1963 � Guelm ville natale de son d�funt mari Abdelhamid Ayech. Elle nous a re�u chez elle, tr�s cordialement, c'est donc tr�s gentiment qu'elle a accept� de r�pondre � nos questions. Le Soir d�Alg�rie : Voulez-vous nous parler de vos peintures ? Bettina Heinen-Ayech : Je pr�f�re peindre � l�aquarelle en attachant la plus grande importance aux couleurs, car cela donne � mes tableaux une vivacit� tout � fait remarquable. Certes, c�est une technique tr�s difficile, mais c'est un choix que j'assume totalement. Vos projets ? Pour le moment, je pr�pare le vernissage d�une exposition de mes �uvres r�centes � la galerie d'art Dar El-Kenz de Ch�raga, � Alger, du 28 mai au 12 juin. Comment les choses se d�roulent-elles ? Comme vous pouvez le constater, mon �ge et mon �tat de sant� ne me permettent plus de pr�parer ce genre de manifestation, mais tout se passe bien gr�ce � Mme Zahia Guellimi de Dar El-Kenz, � qui je rends un grand hommage pour son d�vouement sans limite au service de l�art. Pourriez-vous nous parler des peintures qui seront expos�es ? Je pr�senterais des �uvres illustrant les monts de la Mahouna dans la r�gion de Guelma, color�es de rouge pour exprimer ma profonde consternation pour les �v�nements douloureux que j�ai v�cu ces derniers mois. On peut savoir lesquels ? La mort de mon mari Hamid et de Hocine Himeur, artiste peintre de la r�gion, d�c�d�, il ya trois mois � l��ge de 50 ans, des suites d�une maladie. Que pouvez-vous nous dire sur Hocine Himeur ? Il a consacr� une grande partie de sa vie � faire d�couvrir son talent d�artiste dot� d�une immense volont�. Hocine a commenc� � dessiner avant de se convertir � la peinture, il me demandais souvent conseil, j�ai tenu, � chaque fois, � lui manifester tout mon soutien et mon encouragement. Vous vivez toujours � Guelma ? Oui, j'ai pris ma d�cision de venir vivre � Guelma, ville natale de Hamid (son d�funt mari, ndlr), en 1963. Ce choix m�a permis de d�couvrir la nature ensorcelante de cette ville. J�ai eu l�occasion donc d�illustrer dans mes toiles les luminosit�s naturelles des champs et des plaines de cette r�gion fascinante d�Alg�rie. Comme vous pouvez le remarquer, j�habite juste � c�t� du cimeti�re o� est enterr� Hamid, donc je vis toujours avec lui dans cette ville que je porte dans mon c�ur. Quels conseils donnerie-zvous aux jeunes artistes peintres ? D�abord, je tiens � encourager les jeunes artistes peintres au talent incontestable de la r�gion de Guelma, il s�agit de Sa�dane Mohamed, Khaled Khodja A. Wahab, Benabda Hakim, Khalfallah, Fnides, Dafri� seulement je veux leur demander de garder les yeux ouverts pour admirer la beaut� saisissante du paysage, notamment celui de notre r�gion, pour mieux la reproduire sur la toile. Interview r�alis�e par Noureddine Guergour