Les rebelles envisagent déjà l'après-Kadhafi et planchent sur un projet de Constitution. Le Conseil national de transition (CNT- instance dirigeante de la rébellion) et l'Occident veulent en finir avec le colonel Mouammar Kadhafi. Parallèlement à ce forcing, l'Union africaine tentera aujourd'hui une médiation entre Tripoli et Benghazi. La rébellion libyenne, qui célébrait hier ses 100 jours, a répété que le départ de Kadhafi est la condition sine qua non à toute sortie de crise. «Cela fait 100 jours depuis le début de cette révolution bénie, nous voyons des victoires émerger sur le plan national et international», s'est félicité dans un communiqué le président CNT, Moustapha Abdeljalil. Alors que les bombardements n'ont pas donné de résultats tangibles, la solution politique est à l'ordre du jour pour résoudre cette crise libyenne qui perdure. Et pour trouver un consensus, le président sud-africain, Jacob Zuma est attendu aujourd'hui, à Tripoli. Il est envoyé en tant que médiateur de l'Union africaine, étant donné que le cabinet de Kadhafi a balayé toute tentative de médiation hormis celle menée par l'UA, qui a déjà présenté une feuille de route acceptée par le régime, mais rejetée par le CNT. M. Zuma devrait, dans cette perspective, rencontrer le colonel Kadhafi et discuter avec lui d'une «stratégie de sortie». En attendant, sur le «front», les combats se poursuivent. Le quartier de Bab El-Aziziya, le QG du colonel Kadhafi, a été la cible samedi soir de bombardements de la coalition dirigée par l'Otan. L'Alliance atlantique a affirmé avoir visé un «centre de commandement et de contrôle». Elle a, également, indiqué avoir détruit trois chars, des dépôts de munitions, des garages militaires, ainsi qu'un canon dans la banlieue de la ville encerclée de Misrata. Quoi qu'il en soit, les rebelles envisagent déjà l'après-Kadhafi et planchent sur un projet de constitution. Le président du CNT l'a assuré samedi : des élections seront tenues six mois après la chute du colonel, précisant que les membres du Conseil ne brigueront aucun poste dans la nouvelle Libye. «Je mets l'accent sur une décision du conseil qui interdit à chacun de ses membres de briguer un poste dans la période suivant la chute de Kadhafi. Je garantis à tout le monde que nous ne recherchons pas le pouvoir», a-t-il déclaré.