C'est une aubaine ! Le match de l'Algérie contre la sélection des Lions de l'Atlas est une véritable bouée de sauvetage pour le tourisme à Marrakech, durement touché par l'attentat terroriste, le 28 avril dernier, du restaurant L'Argana, en plein de la mythique Place de Djemaa El F'na. Selon des données de l'Office marocain du tourisme, près de 22.000 annulations d'hôtel ont été enregistrées pour les mois de mai, juin et juillet 2011. Mais, ici, à Marrakech, où la fièvre du match monte à mesure que la date du match approche, les hôteliers affichent un bel optimisme. Beaucoup d'hôtels sont d'ores et déjà pleins, d'autres ont un bon carnet de réservations : l'arrivée des supporters des deux sélections dope en fait le tourisme marrakchi. Et, dans la ville ocre, les Marakchis attendent avec impatience de voir arriver les supporters algériens, pour faire monter la pression du côté de Djemaa El F'na autour d'un bon méchoui, et d'un thé à la marocaine... Car ici, tous les Marrakchis vous le disent : on a un grand respect pour l'Algérie et les joueurs algériens, comme Bougherra, Ziani ou Matmour. Mais ils vous répondent vite que nous aussi, nous avons nos Chamakh, Hadji ou Lemyaghri, l'enfant du pays, car il joue au Maroc. D'ailleurs, alors que les premiers drapeaux vert et rouge font peu à peu leur apparition dans la ville, les pronostics vont bon train. «Les Algériens ont gagné à Annaba. Cette fois-ci, c'est notre tour», nous dira ce vendeur d'articles de sports, chez qui on peut se procurer des drapeaux algériens et marocains à 150 dirhams. Si la tension monte doucement à Marrakech, où la température frôle parfois les 40 degrès à l'ombre à midi, il n'en demeure pas moins que les fans des Lions de l'Atlas, les «ultras», ceux qui vont venir de Casablanca, font un peu peur ici, où les gens sont plutôt calmes. Mais, qu'importe, le match va faire drainer du beau monde, de l'argent et de l'ambiance dans une ville qui s'apprête à vivre un grand match de football entre deux pays frères, deux sélections qui se respectent. Comme le précisent les gens de Marrakech. Et, du côté du riche quartier de Gueliz, en plein centre ville, les touristes étrangers qui se prélassent sur les terrasses de café, à l'ombre de leurs somptueux hôtels, ne savent pas que le tsunami du football maghrébin est en route. Les «one, two, three, viva l'Algérie», qui ont déjà débuté, hier, à l'aéroport de Casablanca, avec l'arrivée des premiers groupes de supporters, vont agrémenter l'atmosphère de la ville et tout le monde ici retient son souffle : les stars du football maghrébin arrivent !