«Un procès de Nuremberg contre les criminels de guerre israéliens ? Juridiquement et moralement, pourquoi pas ?» affirme Richard Falk, le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l'Homme dans les territoires palestiniens «Un procès de Nuremberg contre les criminels de guerre israéliens ? Juridiquement et moralement, pourquoi pas ?» affirme Richard Falk, le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l'Homme dans les territoires palestiniens, dans une conférence de presse qu'il a animée hier à Genève à l'issue de la présentation de son rapport sur les «crimes contre l'humanité» perpétrés à Ghaza par Israël devant le Conseil des droits de l'Homme. Ehud Olmert, qui a jugé bon de l'expulser le 9 janvier dernier, trouvera-t-il une parade pour «nier», au nom d'une «de haute moralité», les «crimes de guerre systématiques de la plus grande ampleur» de Tsahal ou ressortira-t-il l'argument des aumôniers de son armée qui ont martelé aux soldats qu'ils menaient une guerre sainte contre les païens ? De l'aveu de ses propres éléments, elle s'en est pris de sang froid, lors de «Plomb endurci» (27 décembre-18 janvier), aux personnels médicaux palestiniens. Dans un rapport publié hier, l'organisation Médecins pour les droits de l'homme-Israël (PHR) révèle «que non seulement l'armée n'a pas évacué les familles blessées et assiégées, mais elle a empêché les équipes médicales palestiniennes d'atteindre les blessés». Cette information confirme un compte rendu de l'Organisation mondiale de la santé : 16 personnels médicaux ont été tués et 25 autres blessés dans leur travail. Comme la plupart des ONG internationales, Richard Falk ne se fait pas d'illusions. Il demande une «enquête d'experts» pour déterminer s'il était possible aux Israéliens de distinguer entre cibles militaires et population civile. «Si ce n'était pas possible, alors l'offensive est par nature illégale et constitue un crime de guerre de la plus grande ampleur», dit-il estimant que «sur la base des éléments de preuve actuellement disponibles, il y a des raisons d'en arriver à cette conclusion» et que «le recours à la force» par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes palestiniennes sur son territoire -motif invoqué pour le déclenchement de l'offensive-n'était «pas justifié du point de vue légal étant donné (...) les alternatives diplomatiques disponibles», enfonçant l'universitaire de Princeton, qui estime que le siège de Ghaza était un «prélude à un génocide» selon l'article III de la Convention de l'ONU de 1948 sur la prévention et la répression du crime de génocide, a cru utile de rappeler qu'entre 2000 et 2008, Israël a été responsable de la rupture des trêves dans 79% des cas. Les Etats-Unis et l'Europe, qui ont applaudi l'appel de la CPI à arrêter le président soudanais Omar el Béchir, applaudiront-ils Richard Falk ? Djamel B.