Crime n Il a appelé à une «enquête d'experts» pour déterminer s'il était possible aux Israéliens de distinguer les cibles militaires de la population. Richard Falk a réclamé une enquête sur l'agression israélienne contre la bande de Gaza en janvier, dernier, soulignant qu'«il y avait des raisons de conclure qu'elle constituait un crime de guerre de la plus grande ampleur». Dans un rapport présenté, hier, lundi au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, le Rapporteur spécial des Nations unies sur la situation dans les Territoires palestiniens a expliqué que «s'il n'était pas possible de distinguer les cibles militaires de la population civile, alors l'agression est par nature illégale et constitue un crime de guerre de la plus grande ampleur», écrit-il. Falk souligne au passage que «sur la base des éléments de preuve actuellement disponibles, il y a des raisons d'en arriver à cette conclusion».Il estime que le «recours à la force» par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes palestiniens sur son territoire, motif invoqué pour le déclenchement de l'agression, n'était «pas justifié du point de vue légal étant donné les alternatives diplomatiques disponibles». Selon M. Falk, l'Etat hébreu «n'était pas en situation de légitime défense» au moment où il a déclenché son agression le 27 décembre dernier et n'a «pas voulu prolonger le cessez-le-feu que lui proposait le Hamas».L'expert de l'ONU relève que le cessez-le-feu observé par les deux parties de juin à novembre 2008 a constitué «la période la plus sûre» pour Israël en terme de menaces, malgré les tirs de roquettes palestiniens sur le sud de son territoire. Selon M.Falk, il est «indispensable de considérer le mouvement palestinien Hamas comme un acteur politique et non comme une organisation terroriste faute de quoi la réalité du conflit israélo-palestinien se perpétue d'elle-même quoi que fasse le Hamas». D'après les chiffres palestiniens cités par M.Falk, 1 434 Palestiniens ont été tués pendant les 22 jours de conflit, du 27 décembre au 18 janvier, dernier, dont 960 civils, 239 officiers de police et 235 militants ou combattants. M.Falk a été expulsé d'Israël en décembre dernier après avoir été brièvement détenu à son arrivée dans le pays. Les autorités israéliennes l'avaient empêché d'accéder aux territoires palestiniens en le détenant durant plus de 20 heures à l'aéroport de Tel-Aviv. Son rapport vient conforter, une fois de plus, le rapport rendu public, hier, lundi, par une ONG israélienne qui a accusé l'armée israélienne d'avoir violé le code d'éthique médicale lors de son agression à Gaza en entravant l'évacuation de blessés et en attaquant des secouristes palestiniens. Des organisations israéliennes de défense des droits de l'Homme avaient réclamé, elles aussi, une «enquête indépendante» sur les crimes de guerre de l'armée israélienne à la suite de nouveaux témoignages de soldats sur des tirs contre des civils.