Abdullah Gül a rencontré hier à Bagdad son homologue irakien, le Kurde Jalal Talabani, le Premier ministre Nouri al-Maliki et plusieurs responsables. Cette visite, la première depuis 33 ans - le Président Farhi Koroturk a rencontré en 1976 le président Ahmed Hassan al-Bakr, le prédécesseur de Saddam Hussein - est motivée essentiellement par deux questions. La première, Ankara qui fait face à une rébellion des Kurdes refuse toute création d' Etat indépendant de cette minorité, en Irak. Elle craint qu'un tel Etat ne donne des idées au Parti de travailleurs du Kurdistan (PKK) qui a encouragé une lutte armée en 1984 pour créer un Etat kurde dans le sud-est en Turquie. Abdullah Gül demandera aux Irakiens de ne pas tolérer au Kurdistan irakien des rebelles du PKK et d'encourager leurs Kurdes à se joindre à l'appel que comptent lancer prochainement leurs «frères» de Syrie, d'Iran, de Turquie et d'Europe au PKK pour qu'il cesse la lutte armée contre la Turquie. La seconde est l'eau. La multiplication des barrages sur le Tigre et l'Euphrate a réduit le débit en Irak de 76 %, selon l'ONU, si Ankara et les capitales voisines maintiennent leurs projets de nouveaux barrages et réservoirs.