Bagdad et Damas ont normalisé leurs relations. Le Premier ministre irakien Nouri El-Maliki s'est entretenu avec le président Bachar El-Assad au deuxième jour de sa visite en Syrie, avant de rencontrer des réfugiés irakiens, une population dont le nombre est estimé entre 1,5 et 2 millions. Avant son voyage en Syrie, Maliki s'était rendu en Iran, une visite qui avait provoqué une mise en garde de Washington contre toute complaisance à l'égard de Téhéran accusé d'attiser les violences en Irak. L'Irak constitue également un sujet de contentieux entre la Syrie et les Etats-Unis qui reprochent à Damas de ne pas faire assez pour empêcher le transit d'extrémistes vers l'Irak. Lors de sa rencontre avec son homologue irakien, le Premier ministre syrien a appelé à l'établissement d'un calendrier de retrait des troupes étrangères d'Irak, leur y faisant porter la responsabilité des troubles, alors qu'un porte-parole de la Maison-Blanche a déclaré que la visite de Maliki devait permettre à ce dernier d'appeler fermement ses interlocuteurs à faire cesser les incursions de rebelles en Irak à partir de leur territoire. Maliki, pour sa part, s'est contenté de mettre en relief l'importance de la coopération des pays voisins avec le gouvernement irakien pour rétablir la sécurité et la stabilité en Irak. La Syrie et l'Irak de Saddam, gouvernés par des branches rivales du parti Baas, entretenaient de mauvaises relations, Bagdad et Damas n'ayant repris leurs relations diplomatiques qu'en novembre 2006, après une rupture de plus de 25 ans. Le président irakien, Jalal Talabani, devait ouvrir le processus de normalisation avec sa visite en janvier d'une semaine en Syrie. R. I./Agences