L'élection de l'assemblée constituante en Tunisie a été reportée au 23 octobre, pour permettre au pays d'organiser un scrutin libre et transparent. «Nous avons pris en compte tous les avis et nous avons décidé de tenir les élections le 23 octobre», a annoncé le Premier ministre tunisien de transition, Béji Caïd Essebsi, lors d'une réunion avec les partis politiques. «Nous avions un choix : dissoudre la commission (électorale), revenir à des élections organisées par le ministère de l'Intérieur et retomber dans les tares de l'ancien régime, ou garder la commission. Nous avons donc décidé de la garder», a-t-il déclaré. L'élection d'une Assemblée constituante, qui dotera le pays d'un pouvoir légitime, était prévue le 24 juillet. Mais la commission électorale avait demandé un report au 16 octobre, contre l'avis initial du gouvernement et de certains partis, en affirmant avoir besoin de ce délai pour organiser une élection crédible et transparente. M. Essebsi a également demandé aux Tunisiens de «rompre définitivement avec toutes les formes de grèves et de protestations» pour tenir les élections dans de bonnes conditions, en avançant que le pays, en difficultés économiques, «ne tolère plus de telles perturbations». Concernant les propos de l'avocat de l'ex-président tunisien, le ministère de la Justice a rejeté ses accusations. «Nous sommes étonnés de ces déclarations, d'autant que nous n'avons pas la preuve que cet avocat ou autre ait eu connaissance ou demandé à prendre connaissance du dossier des deux procès intentés contre le président déchu», a déclaré mardi un représentant du ministère de la Justice, Kadhem Zine El Abidine, selon des propos rapportés par la TAP. Le juge d'instruction s'est basé sur un ensemble de preuves pour étayer ses accusations, a-t-il fait valoir, notamment la saisie d'armes à feu et de stupéfiants au palais présidentiel de Carthage, ainsi que 27 millions de dollars en liquide découverts en février dans un palais de Ben Ali à Sidi Bou Saïd, dans la banlieue nord de Tunis. Le représentant du ministère a, en outre, rappelé que selon la législation tunisienne, un avocat français ne peut pas assurer la défense d'un Tunisien, à moins d'en obtenir l'autorisation officielle et d'être accompagné d'un avocat tunisien.