Photo : Fouad S. Trois ministres ont répondu ce jeudi aux préoccupations de quatre députés, lors d'une séance plénière de l'Assemblée populaire nationale, consacrée aux questions orales. Les interrogations étaient liées aux secteurs de l'Agriculture, de la Culture et de la Famille et de la Condition féminine. La ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Mme Nouara Saâdia Djaâfar, a indiqué que l'enquête effectuée en 2006 par les autorités sur la violence à l'égard des femmes a démontré que l'indice global de la violence conjugale a atteint 15%. La femme, a-t-elle ajouté, subit 30% de violence psychique, 19% de violence verbale et 9,4% de violence S'agissant de la violence en milieu familial, Mme Djaâfar a fait savoir que la violence verbale représentait 16,1%, la violence physique 5,2% et la violence sexuelle 0,6%, soit un indice global de violence de 17,4% au sein de la famille algérienne. Dans le cadre du plan exécutif de la stratégie nationale de lutte contre ce phénomène qui s'étend jusqu'à 2014, la ministre a cité les différentes lois nationales qui protègent les membres de la famille des diverses formes de violence et assurent un équilibre en matière de droits et obligations entre les époux. « Les femmes et les enfants sont les plus exposés à la violence en milieu familial alors que ce phénomène est plus répandu chez les couples, les femmes divorcées et les veuves », a relevé Mme Djaâfar qui a insisté sur l'importance de l'enseignement pour la femme, car, a-t-elle dit, la femme instruite est moins exposée à la violence. FEMME DIVORCEE : LES PÈRES NE S'ACQUITTENT PAS DU VERSEMENT DU LOYER DU LOGEMENT A une autre question sur le droit de la femme divorcée et celle qui a la garde des enfants de bénéficier d'un logement, Mme Djaâfar a souligné que l'article 72 du code de la famille stipule qu'en cas de divorce, le père doit assurer un logement décent à la femme qui a la garde ou à défaut le louer. La femme ayant la garde est maintenue dans le domicile conjugal jusqu'à l'exécution, par le père, de la décision judiciaire relative au logement, a ajouté la ministre, précisant que l'alternative au loyer est laissée à l'appréciation du juge pour la déterminer en fonction du revenu de l'époux. Pour les personnes sans revenu, le juge définit le loyer de manière forfaitaire en tenant compte de la situation des deux conjoints et leurs conditions de vie, conformément à l'article 79 du code de la famille, a-t-elle ajouté. Toutefois, elle a reconnu l'existence de beaucoup de cas où les pères ne s'acquittent pas du versement du loyer du logement. «Nous recevons beaucoup de plaintes dans ce sens et nous essayons d'y remédier en collaboration avec le ministère de la Justice», a-t-elle précisé. UNE ECOLE NATIONALE DE RESTAURATION La ministre de la Culture a exposé le problème du manque d'ingénieurs restaurateurs en Algérie. Elle a indiqué que leur nombre ne dépasse pas les 54 résidant à Alger et ses environs, à Bejaia, Constantine et à Tlemcen. Pour pallier ce déficit, elle a annoncé l'ouverture dès la prochaine rentrée universitaire, d'une école nationale de restauration. Cette école accueillera des ingénieurs des wilayas qui enregistrent un manque dans le domaine de la restauration pour effectuer des stages de spécialisation. « Les ingénieurs formés dans cette nouvelle école pourront ensuite s'occuper des sites archéologiques de leurs wilayas. Si un manque est enregistré quelque part, nous ferons appel à des ingénieurs restaurateurs résidant dans d'autres régions », a expliqué Mme Toumi. QUATRE MILLIARDS DE DINARS POUR LE DEVELOPPEMENT RURAL À BEJAIA Quatre milliards de dinars ont été mobilisé par le ministère de l'Agriculture pour le développement rural à Bejaia, a indiqué, jeudi, le ministre du secteur, Rachid Benaïssa qui répondait à une question d'un député. Le ministre de l'Agriculture a ajouté qu'outre les 1,4 milliard de dinars mobilisés au cours des deux dernières années, de nouveaux contrats de grè à grè d'un montant de 1,1 milliard de dinars sont en cours de finalisation. Il a souligné que l'objectif des contrats de gré à gré conclus avec l'entreprise algérienne de génie rural était l'accélération de la prise des décisions concernant la réalisation des projets de proximité de développement rural. M. Benaïssa a ensuite rappelé que le projet de loi de finances complémentaire pour 2011 (LFC) prévoit une nouvelle mesure qui confère aux conservateurs des forêts, au niveau de la wilaya de Bejaia, le pouvoir de gestion des fonds destinés au financement des projets locaux tels le Fonds de développement rural et celui de la lutte contre la désertification qui étaient régis antérieurement par une décision du ministère, ce qui induisait un grand retard dans la réalisation des projets locaux.