Photo : Fouad S. L'Algérie compterait près de 340 000 enfants qui travaillent. C'est ce qu'a révélé, hier, Emmanuel Fontaine, représentant de l'Unicef à Alger à l'occasion de la journée mondiale contre le travail des enfants célébrée hier au siège du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. «Une étude mixte sera bientôt réalisée entre l'Unicef et l'Etat algérien pour trouver une solution à ce phénomène notamment pour lutter contre la traite des enfants», a annoncé M. Fontaine. Ses propos ont été confirmés par M. Mohamed Khiatti, SG du ministère du Travail qui a souligné que 0,3% de la population juvénile travaille. Selon le même responsable, l'ensemble des études réalisées sur le phénomène du travail des enfants sont unanimes sur le fait que la problématique reste liée au faible niveau économique qui engendre de faibles revenus. Reste que «le phénomène des enfants qui travaillent existe à des taux très faibles et aucun cas relatif aux pires formes de travail n'a été signalé», a-t-il précisé. Et d'ajouter : «Toutes les données confirment que la situation en Algérie n'est pas inquiétante». Chose que confirme M. Mohamed Benkrama, inspecteur général du travail et président de la commission nationale de prévention et de lutte contre le travail des enfants (CNPLCTE). «Les derniers bilans présentés par les services de l'inspection du travail confirment une fois de plus que le phénomène du travail des enfants se présente avec des proportions très réduites en Algérie». Dans la perspective de mettre en place une stratégie globale impliquant les différents secteurs concernés par la situation de l'enfant, M. Khiatti a souligné qu'un plan national de l'enfance a été élaboré dans le but d'améliorer les conditions de vie sociale et sanitaire de l'enfant. Dans cette optique, M. Mohamed Benkrama a estimé que la journée mondiale contre le travail des enfants doit être une occasion pour mettre en place des actions solides dans la lutte contre le travail dangereux des enfants conformément aux normes internationales. Selon le même responsable, l'Algérie a ratifié les principales conventions internationales relatives à ce sujet. «L'Algérie a mis en œuvre une stratégie intersectorielle pour prendre les mesures nécessaires relatives à la lutte contre ce fléau notamment sur les plans législatif et réglementaire», affirme-t-il. Selon lui, les mesures de lutte contre le travail des enfants durant la dernière décennie ont été renforcées. Cela s'est traduit par la réalisation, depuis 2002, de 10 enquêtes et inspections généralisées qui ont touché le secteurs privé, notamment l'activité informelle. Pour sa part, Mme Maria Criseiti, représentante du Bureau international du travail (BIT), a signalé qu'en 2011, 215 millions d'enfants travaillent dont 115 millions exercent des activités dangereuses dans des pays industrialisés et ceux en développement.