Selon Sadek Ben El-Hadj Hocine du BIT, 70% des enfants, qui travaillent, sont dans le secteur de l'agriculture. Le rapport mondial, établi en 2006 par le Bureau international du travail (BIT), indique une régression de l'utilisation des enfants dans le monde du travail. Ce recul ne pousse pourtant à aucun optimisme. Plus de 2 millions d'enfants âgés de moins de 16 ans, à travers le monde, sont privés de leur enfance et travaillent souvent dans des conditions qui les exposent à tous les dangers. En instaurant le 12 juin Journée internationale de la lutte contre le travail des enfants, l'Organisation internationale du travail s'est tracée pour objectif “la lutte contre le travail des enfants avec comme priorité absolue l'élimination des pires formes (du travail”. Cette exploitation prend diverses formes extrêmes : la traite des enfants, le travail domestique, le travail dans les mines… Cette année et afin d'éradiquer le travail des enfants dans l'agriculture, le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a organisé hier à Alger une rencontre à laquelle ont pris part les représentants du BIT, de l'Unicef et du ministère de l'Agriculture. Selon Sadek Ben El-Hadj Hocine du BIT, 70% des enfants, qui travaillent, sont dans le secteur de l'agriculture. En Algérie, ce phénomène n'est évidemment pas inconnu. Tali Hocine, du ministère de l'Agriculture, a tenté d'expliquer cette situation par les traditions sociales vivaces en milieu rural et surtout par la nature des exploitations agricoles : “60 % des exploitations algériennes sont de type familial dont la surface n'excède pas 5 hectares. La participation des enfants aux travaux est partielle, pendant les vacances et se présente surtout sous forme d'aide familiale à laquelle toute la famille contribue.” Une manière d'édulcorer la situation dans notre pays, où il serait difficile d'ignorer le travail des enfants “mais cette situation n'est pas comme on pourrait le croire” a affirmé le représentant du ministère de l'Agriculture. À cette appréciation, le représentant de l'Unicef à Alger a rétorqué : “Tolérance zéro ! Car l'Unicef soutient que la place d'un enfant est à l'école. Un enfant scolarisé est un enfant protégé.” Il dira, par ailleurs, que l'Unicef a mené une enquête auprès de 30 000 foyers algériens d'où il est ressorti que le taux de scolarisation des enfants est de 97%. Ce résultat reste à valider. “Ce taux est appréciable, mais pourquoi ne pas viser un taux de 100% car les enfants exclus exercent à différentes activités. Ils vendent du pain, des cigarettes, des sachets… Nous ne sommes pas dans les pires formes de travail, mais cette situation n'est pas sans risque pour les enfants”, a notamment déclaré le représentant de l'Unicef à Alger, qui a conclu que notre pays a pris plusieurs mesures dont la ratification des conventions internationales et la mise sur pied d'une commission interministérielle pour la prévention de l'utilisation des enfants à des fins économiques. Le secrétaire général du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale est revenu sur ces derniers aspects en indiquant que l'âge légal, en Algérie, pour travailler est de 16 ans. SAMIR BENMALEK