Photo : Riad Par Samir Azzoug La Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), en collaboration avec l'Unicef, organise une conférence nationale de deux jours, hier et aujourd'hui, sur «la convention relative aux droits de l'enfant dans les politiques publiques». Tenu à l'hôtel El Aurassi, le séminaire entre dans le cadre de la célébration du 20e anniversaire de ladite convention. Cette année, l'Unicef place les différentes manifestations sous le thème «Dignité, développement et dialogue». Le premier à intervenir lors de l'ouverture des travaux, le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté algérienne établie à l'étranger, M. Djamel Ould Abbes, rappelle que l'Algérie a ratifié la convention élaborée le 20 novembre 1989 dès 1992. Le ministre a tenu à préciser que la volonté politique pour la prise en charge de cette catégorie sociale existe à travers la promotion des démarches nécessaires pour garantir l'écoute des enfants et encourager les mouvements associatif activant dans le domaine. M. Ould Abbes à en outre mis en exergue l'existence de 453 centres de prise en charge de personnes vulnérables dont «420 concernent les enfants et les personnes âgées». Allant dans le même sens, M. Farouk Ksentini, président de la CNCPPDH, s'est félicité des «réussites incontestables» enregistrées par l'Algérie dans la protection de l'enfance à travers la politique de prise en charge multisectorielle. Ce dernier reconnaît toutefois que «le chemin [pour garantir tous les droits de l'enfant] est long». En dénonçant la maltraitance et les souffrances subies par les enfants, Me Ksentini pointe un doigt accusateur vers les parents et l'entourage familial. «Je ne condamne pas les parents, c'est simplement un constat. C'est un problème culturel. Il ne suffit pas d'envoyer son enfant à l'école pour être un bon parent. Il faut le suivre dans toutes les étapes de la vie quotidienne», poursuit-il. Concernant l'application de la loi relative à la protection des enfants, le président de CNCPPDH recommande «des textes plus sévères envers les personnes coupables de maltraitance». Ces textes auront également pour tâche de lutter contre les phénomènes de la déperdition scolaire et du travail des enfants. Par ailleurs, Me Ksentini informe qu'un avant-projet de loi concernant les nés sous X est soumis à l'Etat. «On pourra affilier les enfants nés hors du lien du mariage à leur géniteur par l'identification ADN». M. Fontaine Manuel, représentant résident de l'Unicef en Algérie, après avoir énuméré les grandes lignes de la convention internationale relatives aux droits de l'enfant -la non-discrimination, l'intérêt supérieur de l'enfant, la survie, le développement et le respect des opinions des enfants- relève que malgré les grandes avancées en la matière les enfants continuent de souffrir, et cela particulièrement dans «la conjoncture actuelle» marquée par la crise économique mondiale et les changements climatiques. Le représentant de l'Unicef révèle qu'un quart des enfants vivra dans des pays de plus en plus pauvres. Il préconise d'intégrer l'intérêt de l'enfant sur les premiers plans de la gouvernance.