Photo : Fouad S. Me Ali Haroun qui a présenté, hier, son dernier ouvrage «L'Eclaircie» au forum du quotidien El Moudjahid, a donné un bref aperçu de la conjoncture politique actuelle au pays. Evitant tout commentaire sur les consultations politiques engagées ces jours-ci, en dépit de l'insistance de l'assistance, le membre de l'ex-HCE indique que «nous vivons depuis 1962 sous le régime de la démocratie apparente. La démocratie est avant tout une culture qui nécessite une formation. Les peuples arabes qui se révoltent depuis janvier dernier ont compris que la démocratie apparente est insuffisante ; il faut passer à une autre étape, à savoir celle de la démocratie réelle». Il constate à ce propos qu' «aujourd'hui, les choses ne sont plus les mêmes. Il y a le contact permanent avec l'étranger, l'immigration, les voies de communication moderne qui ont fait connaître au gens c'est quoi la démocratie réelle». Pour lui, l'urgence d'aller vers des réformes profondes s'avère important pour que le changement espéré puisse avoir lieu en Algérie : «Le système a besoin de beaucoup d'améliorations», dira-t-il. L'ancien ministre des Droits de l'homme de lère du gouvernement Ghozali, a estimé que les changements opérés jusqu'ici demeurent insuffisants et «c'est le point de vue du président lui-même. Si le chef de l'Etat espère vraiment un changement, il faut revenir à la sincérité du scrutin», a-t-il soutenu soulignant, par ailleurs, que «la précipitation ressentie chez les gouvernants est motivée par les événements du printemps arabe». Aux yeux de Me Ali Haroun, la démocratie a ses propres règles et n'est pas synonyme d'anarchie : «Il faut revoir les modalités et conditions de créer un parti politique. Nous nous sommes retrouvés avec 60 partis à l'avènement du pluralisme, ce qui est inconcevable.» Au sujet du mandat présidentiel, le conférencier ne voit pas d'inconvénient de briguer plusieurs mandats si le peuple fait son choix. «Ce qui est important, note-t-il, est que le postulant ne doit pas être au pouvoir et à la fois candidat». L'auteur de «l'Eclaircie» a insisté dans ses propos sur le rôle «fondamental» de l'école dans l'ancrage de la démocratie dans la société. Invité à donner son point de vue sur le code de la famille, l'animateur du Forum constate des contradictions entre la Constitution et le code en question : «La Constitution reconnaît et prévoit l'égalité des sexes. On ne peut pas dire une chose dans la Constitution et son contraire dans une loi. C'est pourquoi je dis que nous sommes dans une démocratie apparente». En substance, il affirme que «si on respecte l'Etat de droit, le reste en découle».