Le président du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) a rappelé les excellents chiffres de la fréquentation des salles de cinéma dans un discours prononcé à Cannes lors du 64e Festival de Cannes. Plus de 206 millions de tickets ont été vendus, dont 74 millions pour les films français. La fréquentation est en hausse par rapport à 2009. "2010 a été une très belle année et même un excellent cru pour le cinéma français, plus de 206 millions de tickets vendus pour 74 millions pour les films français, record de 1967 battu !", s'est enthousiasmé Eric Girandeau, le président du CNC. Cela représente une hausse de 2,7 % par rapport à l'an passé. Ni la crise ni le piratage n'ont réussi à tenir les Français loin des salles obscures. "Dernier chiffre important : les ménages ont dépensé plus de 8 milliards d'euros dans le cinéma et la télévision en 2010, les industries culturelles sont véritablement devenues une grande industrie du présent et probablement la grande industrie de l'avenir", a affirmé Eric Girandeau, qui en a profité pour saluer la Hadopi, "un mécanisme efficace et moderne pour protéger les droits d'auteur sur Internet". Ce très bon résultat est loin d'être un phénomène isolé. Le Centre national du cinéma et de l'image animée avait déjà constaté une hausse de 5 % entre 2008 et 2009, après une autre hausse de 7 % entre 2007 et 2008. Un an auparavant, nous avions rapporté une progression de 18,5 % du nombre d'entrées vendues en France, signe que la loi Hadopi n'a pas eu spécialement d'incidence sur la fréquentation des salles. L'idée d'une industrie détruite par le piratage semble dès lors tout de suite moins crédible au regard de ces différents bilans du cinéma en France. Cela n'a pourtant pas empêché les ayants droit de réclamer des mesures plus fermes de la part du législateur pour combattre le téléchargement illicite. On se souvient ainsi des chiffres avancés par PALPA en 2009 : 450 000 films seraient piratés quotidiennement. Autre signe de l'excellente forme du cinéma en France, la tentative du gouvernement de ponctionner jusqu'à 130 millions d'euros les recettes du Centre national du cinéma et de l'image animée. La somme fut finalement ramenée à 30 millions d'euros, basée sur les taxes appliquées sur les entrées de cinéma et les ventes et locations de films.