Moins de deux semaines après la cuisante défaite de l'EN à Marrakech face au Maroc, les débats semblent évoluer au sein de l'opinion nationale sportive. A présent, on ne parle plus d'humiliation, ni de raclée ou encore moins d'échec de la politique de sélection et du choix des produits des centres de formation français. Désormais, on cherche surtout à connaître le nom du futur sélectionneur que Raouraoua, à travers ses canaux habituels, annonce déjà comme étant «une grosse pointure». La commission technique, constituée à l'occasion, continue d'étudier les dossiers de candidature des différents postulants. Tous de nationalité étrangère, car le président de la FAF estime que l'expérience avec Benchikha «a été préjudiciable pour les techniciens locaux». Ainsi, chaque jour, la presse nationale révèle le nom d'un coach connu à l'échelle internationale. Troussier, Hallilodzic, Klinsman, Pekerman, Dunga… sont autant d'entraîneurs ayant fait leurs preuves et qui font rêver plus d'un. Le bal risque de se poursuivre jusqu'au 20 du mois, date limite de dépôt des candidatures. Cependant, le futur sélectionneur, quelle que soit sa pointure, ne risque certainement pas de donner un coup de pied dans la fourmilière, ni de changer les choses. A travers cette manœuvre, Raouraoua cible de nombreuses personnalités et techniciens du sport roi national, et a plutôt réussi à dribler tout le monde pour gagner du temps et sauver sa tête. Le mal du football national est beaucoup plus profond que ça. Ce n'est donc pas en remplaçant un technicien algérien par un autre étranger que les choses vont progresser. La politique «d'importation», seule alternative pour revenir aux premiers à l'échelle continentale et internationale, a fini par montrer ses limites. Le tort des responsables de la FAF est de ne pas avoir pensé une solution durable en favorisant la formation et la promotion des joueurs locaux. La défaite des Verts face au Maroc, synonyme d'élimination quasi certaine de la course à la qualification pour la CAN 2012, qui a suscité l'indignation de tous, était une véritable opportunité pour aborder les véritables problèmes du football national. Une occasion de parler du rôle de la FAF et de son rapport d'activité, en dehors de l'équipe nationale. Une bonne raison de faire le bilan d'une année de professionnalisme, d'aborder les soucis relatives à l'organisation, la restructuration, l'infrastructure, la formation et toutes les autres questions liées au déclin de notre sport roi.