De notre envoy� sp�cial � Marrakech, Mohamed Bouchama Le crash du 4 juin 2011 subi par le �planeur Benchikha� nous renvoie � la n�cessit� d�une profonde r�flexion au sujet de tout ce qui fait la vie d�une s�lection repr�sentative et digne des moyens mis � sa disposition. Samedi, dans le nouveau Grand-Stade de Marrakech, les Verts ont vu rouge. Dans la ville ocre, cela paraissait normal. Car � voir les p�rip�ties de ce �ni�me derby alg�ro-marocain, les Lions de l�Atlas de Gerets m�ritaient les points du match et les honneurs de leur peuple. Mais pas seulement. Et ce n�est pas Abdelhak Benchikha qui dira le contraire. Celui qui est all� solliciter une bo�te fran�aise pour d�cortiquer la manche d�Annaba, o� son �quipe a gagn� apr�s avoir subi la �maltraitance� physique et technique de son h�te du jour, devrait finir par comprendre que l�EN qui a pris part � la derni�re Coupe du monde est � reb�tir. Moralement, bien plus que sur les plans technique et tactique. Face � Chamakh et � ses �quipiers, les Alg�riens ont, de l�aveu m�me de leur coach, jou� une bonne vingtaine de minutes avant de tout laisser tomber. L�initiative du jeu, la concentration devant leur zone de v�rit� et, pis, cette hargne de s�accrocher face aux meilleurs. L�Alg�rie sous la coupe du �G�n�ral Benchikha� n�est plus qu�une vague copie du Cheikh Rabah Sa�dane qui avait compris, lui, que ce groupe �tait limit� et qu�il fallait, par cons�quent, le prendre comme tel. En faisant attention de ne pas lui mettre davantage de pression. En ne lui fixant point d�objectifs chiffr�s qu�il ne pouvait atteindre. Cheikh Sa�dane a pr�f�r� g�rer son bataillon, qui a donn� beaucoup de bonheur au peuple, ne l�oublions pas, � sa mani�re. La mani�re d�un p�re qui sait parler � ses enfants. Benchikha, qui ne cessait de matraquer son pr�d�cesseur sur les plateaux d�Al-Jazeera Sport, a-t-il plac� la barre un peu trop haut ? La victoire d�Annaba lui serait-elle mont� � la t�te, lui qui pensait avoir �d�truit� les plans de Gerets ? Avait-il r�ellement saisi que son team n�avait plus faim d�s lors que, pour nombre de joueurs, venir en s�lection est un moyen de passer de �bonnes vacances� ? A ces questions et � bien d�autres encore, Benchikha a �vit� d�y r�pondre. Avant et apr�s le match-couperet. Le black-out impos� aux m�dias est-il une autre fa�on de cacher une v�rit� que le s�lectionneur commen�ait � d�couvrir au fil des causeries organis�es � l�occasion des rares rendez-vous post-pr�paratoires ? A Murcie, au Centre de la Manga, Benchikha a d� comprendre certainement combien il est difficile de dire � X joueur, cadre de l��quipe comme Ziani ou encore Belhadj et Djebbour, que leur niveau actuel ne pouvait leur garantir une place de choix dans son �chiquier. Les �intouchables�, notre �G�n�ral� du football en a entendu parler avant d�atterrir dans la zone technique des Verts. Il en a m�me fait son cheval de bataille pour �descendre en flammes� Sa�dane et ses collaborateurs. Aujourd�hui, Benchikha, qui se dit seul responsable du naufrage en plein d�sert de Marrakech, par souci de prot�ger les �nababs�, aura � assumer l�actif et le passif. De la responsabilit� de la FAF S�il est �vident que le revers de samedi dernier, � Marrakech, tient pour seuls responsables joueurs et staff technique, la �touche� de la f�d�ration dans ce ratage n�est pas innocente. La FAF aura beau affirmer, avec force d�tails, les moyens mis � la disposition de Benchikha et son groupe avec stages � l��tranger, primes d�fiant l�entendement et autres royalties accord�es aux familles des internationaux, elle ne saura se d�monter de sa faillite � assurer un minimum d��quilibre � la vie du �Club Alg�rie�. Nul besoin, � cet effet, de rappeler les �menaces� qui pesaient sur l�avenir de Sa�dane � la barre technique de l�EN. M�me apr�s avoir remis l�Alg�rie dans le concert des grands d�Afrique et du monde, le Cheikh a �t� oblig� d�entendre, ici et l�, des nouvelles concernant le nom de son successeur. �Une grosse pointure�, promettait-on � l�opinion sportive par m�dias- complices interpos�s. Sa�dane est parti mais la tentation est encore �vive�. Benchikha, oblig� de mener une vie d�entra�neur en tr�pied (il dirigeait les U23 et la A� avant de prendre carr�ment la A), a disput� ses trois matches officiels (la RCA � Bangui et Maroc en aller et retour) dans la peau d�un pauvre gibier � la merci des chasseurs. La f�d�ration n�a jug� utile de contracter avec le staff de Benchikha, et pour une dur�e d�termin�e (jusqu�� la CAN-2012), avec clause lib�ratoire en cas d��chec, qu�� quelques jours du match Alg�rie-Maroc, jou� fin mars � Annaba. Cette �marque de confiance� n�a pas offusqu� le �G�n�ral� et ses collaborateurs � la merci d�un putsch soigneusement programm�. La FAF et son pr�sident, toujours dans l�attente que le candidat �grosse pointure� se lib�re de ses fonctions, a jou� le temps. Ce dont Benchikha et ses joueurs n�ont pu b�n�ficier pour affronter des Lions de l�Atlas plus affam�s que jamais. Eux qui, en l�espace de deux ann�es, n�avaient remport� qu�une petite victoire, en octobre 2010 contre la Tanzanie, � Dar Es-Salaam. Benchikha, qui avait promis de �laver le linge sale� d�s le retour � la maison, aura-til le courage de r�v�ler ce qu�il est en train de d�couvrir au sein de la s�lection ? Pas certain pour un technicien qui a entam� ses fonctions par cette d�claration fort r�v�latrice : �Je suis encore � mes d�buts. J�ai tout � apprendre. Diriger l�EN A ne me fait pas peur. Je ne me fais pas non plus de complexes. Si je r�ussis, tant mieux. Sinon, ce sera une exp�rience � vivre.� A bon entendeur... M. B. Que fera Raouraoua ? La gifle de Marrakech a fait mal aux Alg�riens. Supporters du football et de l�EN alg�rienne mais aussi � ces dirigeants qui ne comprennent pas comment un si gros investissement consenti n�arrive pas � hisser le �Club Alg�rie� au sommet de la hi�rarchie footballistique africaine. Raouraoua, le pr�sident de la FAF, en premier. Lui qui a fait des r�sultats des Verts une rampe de lancement � tous ses envols. Les postes qu�il occupe au sein de l�UAFA, l�UNAF, la CAF et la Fifa ne sont pas le fruit de son seul labeur dans les coulisses de ses instances. Le parcours de la s�lection, depuis fin 2007, s�est av�r� un �l�ment tr�s persuasif au sein de la communaut� du football en Arabie et en Afrique, heureuse du retour des Fennecs dans le giron des grands. Raouraoua, qui a c�l�br� son bapt�me du feu dans l�instance mondiale, le 1er juin courant, � Zurich, a certainement ressenti, plus qu�un autre, les griffes des fauves de Gerets. Celui qui croit avoir tout mis en �uvre pour que l�EN fasse partie du gotha africain, au moins, a peut-�tre raison de penser que l�EN m�rite d��tre dirig�e par �une grosse pointure�. Les engagements pris avec le staff dirig� par Benchikha ne seraient alors qu�une solution transitoire. Douloureuse, il est vrai, puisque l�Alg�rie a de r�elles chances de manquer le rendezvous de Guin�e �quatoriale-Gabon. Un mal pour un bien, s�est-il dit intimement. �Vaut mieux essuyer l��chec en 2011 et offrir un temps plus important � celui qui viendrait remplacer Benchikha avec, pour objectif, de qualifier l�EN au Mondial-2014�, a-t-il susurr� � l�un de ses �conseilleurs�, journaliste de son �tat. Le tout est de savoir quand le d�part de Benchikha sera consomm� M. B. Intrigue autour du remplacement de Yebda Le derby maghr�bin de ce 4 juin 2011 a laiss� des traces. Des souvenirs douloureux pour certains. Des joueurs semblaient affect�s par l�ampleur des d�g�ts, Hassan Yebda a quitt� ses camarades au bout des 45 premi�res minutes. Un changement qui a intrigu� plus d�un. Benchikha n�a pas eu le temps d�expliquer le remplacement. Il n�a pas �t� interrog� sur ce cas lors du point de presse. Le joueur de Naples, non plus, n��tait pas dispos� � r�pondre aux questions des journalistes tellement il avait �la t�te dans le sac�. Qui alors pour expliquer une r�organisation du syst�me du jeu, articul� principalement sur la courroie Yebda, au bout de la premi�re mi-temps. Surtout que les joueurs incorpor�s (Boudebouz et Matmour) n�avaient pas le profil du milieu droit napolitain encore moins celui de Kadir, un milieu gauche transform� du temps de Sa�dane en lat�ral droit ? L�entra�neur des gardiens des Verts, Abdenour Kaoua, interrog� en off par Le Soir d�Alg�rie a tent� de donnter une explication. �Yebda n��tait dans son jour�, a-t-il conc�d�. Ce qui �tait le cas de beaucoup d�autres joueurs titularis�s face au Maroc. M�me Benchikha ne semblait pas bien ma�triser son sujet, ce soir-l�. Des informations �voquent �une mauvaise communication� entre Yebda et Djebbour. Les deux joueurs ont failli s�accrocher sur une action survenue, quelques instants apr�s le second but marocain, quand Djebbour a voulu jouer rapidement un coup franc, alors que Yebda pr�conisait de calmer le jeu. Ce qui n�explique pas tout de m�me un changement qui s�av�ra inopportun. Benchikha aurait pu sortir Djebbour, le remplacer par un attaquant-type, et pr�server l�entrejeu au sein duquel Lacen et Lemouchia semblaient tirer vers le bas. La mine de Yebda, dans le hall s�parant les vestiaires, en disait long sur la profonde d�ception du footballeur du Calcio. Le soutien que tentaient de lui apporter ses amis, Meghni en particulier, n�a pas suffi pour sortir le joueur de son isolement. Pas certain de continuer l�aventure avec le SSC Naples, � cause de la cupidit� des dirigeants de son club employeur, le SC Benfica, Yebda semble mal vivre l��pisode de Marrakech. Une page pleine d�intrigues � laquelle des r�ponses pourront �tre apport�es tr�s prochainement. M. B. Ziani, l��preuve de trop ? Karim Ziani est en train de consommer ses derniers jokers. Comme footballeur professionnel et, pis, comme indiscutable patron de la s�lection alg�rienne. Le petit bout de choux qui s�duisait les foules par son abattage et ses acc�l�rations fatales aux plus pugnaces des adversaires des Verts, et de ses clubs avec lesquels il a tiss� sa r�putation de lutin, n�est plus qu�un �l�ment transparent dans l��chiquier pas du tout transparent d�Abdelhak Benchikha. Samedi, encore, l�actuel soci�taire de Kayserispor (S�perlig turque) a fonc�, t�te basse, dans le mur, pourtant prenable, dress� par les Marocains. Limit� physiquement, pas assez engag� dans les duels, l�ancien Marseillais a donn� de nombreuses balles � l�adversaire. Les balles arr�t�es, sur lesquelles Benchikha comptait beaucoup pour faire la diff�rence, ont toutes �chou� sur les cr�nes de Benatia, Alioui et autre El-Kaouthari. Pas une balle en profondeur, pas d�incisive acc�l�ration. Un monumental ratage pour celui qui reste le d�positaire du jeu de l�EN. Sous Sa�dane et aujourd�hui avec Benchikha. La derni�re �bonne production� de Ziani remonte au 18 novembre 2009 � Omdourman quand l�ancien joueur de Wolfsburg d�posait un caviar dans les 18 yards �gyptiens avant que le missile de Yahia n�ex�cute les grincheux pharaons. Depuis, Ziani est entr� dans �un coma sportif�. Transferts rat�s, blessures et palabres. Gerets s�est certainement dit, en son for int�rieur, qu�il a bien fait de le chasser de l�OM. Comme il s�est dit tr�s heureux que la fugue de Ta�rabt ait provoqu� le d�clic au sein de son team. Le duel entre anciens Marseillais pourrait sceller la fin d�un mythe. A 28 ans, et soixante s�lections plus loin, Ziani n�est plus ce bosseur qui a terrass� l�Egypte, comme lat�ral droit, � Sousse, encore moins ce g�nie qui a donn� du rythme au jeu d�un onze alg�rien, peut-�tre, lui aussi, en fin de cycle. La remise en cause est indispensable et pour Ziani et pour ceux qui continuent � croire qu�il est incontournable, indispensable. M. B. Pas de changement dans �le tarif� Le 4-0 essuy� ce samedi par les Verts devant le Maroc n�est pas le premier du genre. Le onze national devient m�me un �habitu� des d�culott�es de cette veine. Particuli�rement dans les rencontres officielles. Plus pr�s de nous, en janvier 2010, � Benguela, o� l�Alg�rie a vu en l�arbitre b�ninois, Koffi Codjia, le seul responsable de la tann�e enregistr�e contre les Pharaons. Le Maroc, � qui l�EN r�ussit bien (18 victoires en 34 confrontations, toutes comp�titions confondues), n�est pas � sa premi�re le�on de r�alisme. Le 22 janvier 1985, lors d�un tournoi en Inde, les Marocains ont forc� le gardien alg�rien � aller chercher le ballon par quatre fois dans ses filets. L�Alg�rie, quant � elle, a administr� quelques racl�es aux Lions de l�Atlas dont la plus vivace reste le 5-1 de janvier 1979 (et non 1978 comme rapport� fid�lement mais par erreur de la bouche du ministre marocain de la Jeunesse et des Sports) � Casablanca, en �liminatoires des JO de Moscou. M. B. BADR AL-KADDOURI �Je n�ai pas reconnu l��quipe d�Alg�rie� Le Soir d�Alg�rie : Votre retour en s�lection marocaine a co�ncid� avec cette tonitruante victoire face � l�ennemi jur�, l�Alg�rie. Un commentaire ? Badr El Kaddouri : En effet, cela fait un bon bout de temps que je n�ai pas �t� des campagnes des Lions de l�Atlas. Aujourd�hui, je suis heureux de retrouver la s�lection qui, elle aussi, a retrouv� le sourire et les joies de la victoire. La valeur de l�adversaire ajoute davantage de m�rite � notre succ�s. Un succ�s qui a �t� facile � se dessiner puisque vous meniez 2-0 au bout de 35 minutes de jeu� D�trompez-vous, les d�bats pas aussi faciles que vous l�imaginez. Avant d�ouvrir le score, malgr� une certaine emprise sur le ballon, les Alg�riens avaient l�occasion de nous surprendre. C�est vrai qu�apr�s avoir marqu� les deux premiers, on a eu plus d�espaces, une plus grande confiance � aller de l�avant. Mais je vous assure que la victoire d�aujourd�hui n��tait pas facile. Pensez-vous que le couloir gauche que vous occupiez, vous et Essaidi, a �t� d�terminant dans la r�ussite d�une telle prestation et d�un aussi large score ? C�est la victoire de toute l��quipe, d�abord. Oussama (Essaidi, ndlr) a donn� de la vitesse et de la percussion � notre jeu offensif. Il savait que j��tais l� pour l�aider � aller provoquer l�arri�re- garde alg�rienne. C�est quelqu�un qui n�a pas froid aux yeux. Il a jou� d�entr�e lib�r� et a r�alis� le match parfait. C��tait sa r�ponse � lui � Adil Ta�rabt qui, avant de quitter la s�lection, s�attendait � jouer sur ce c�t� ? Allez demander l�avis d�Essaidi. Moi, je suis en s�lection pour d�fendre les couleurs de mon pays. Pas pour dire du bien ou du mal sur quiconque. Ce n�est pas mon r�le. Je suis assez conscient de mes responsabilit�s. Je suis l�un des deux plus vieux joueurs de l��quipe (avec le gardien Lemyaghri, 35 ans, ndlr) et donc mon r�le est d�inciter les jeunes � ne pas tricher, � travailler et donner le plus que l�entra�neur attend d�eux. Comment voyez-vous la suite de ces �liminatoires ? Aujourd�hui, nous allons savourer notre succ�s. Le peuple est certainement heureux. On est content pour lui. Mais le parcours est encore long. Nous allons nous rendre en Centrafrique, en plein mois de Ramadhan. Ce n�est pas �vident. Je pense qu�on a fait un pas. On doit aussi attendre le r�sultat entre la RCA et la Tanzanie (jou� hier), puis on avisera. La qualification ne doit pas nous �chapper, car battre l�Alg�rie, un mondialiste, pour �chouer si pr�s du but enl�vera tout charme et toute saveur � notre exploit de ce soir. C�est un exploit que de battre cette formation alg�rienne ? Oui, indiscutablement. Certes, aujourd�hui, je n�ai pas cette �quipe d�Alg�rie. Mais les joueurs qui la composent ont tous un v�cu et des qualit�s qui ont fait d�eux des mondialistes, il y a moins d�un an. Vous pensez qu�elle est capable de se relever de cette humiliation ? Cela d�pendra de beaucoup de param�tres, comme la stabilit� de l�effectif et du staff. Le score d�aujourd�hui n�est pas si catastrophique pour l��quipe alg�rienne. C�est un derby. Il pouvait s�achever sur un nul vierge, comme il s�est termin� en notre faveur par 4-0. Dans des circonstances pareilles, je ne pense qu�il ne faut accabler personne. C�est peut-�tre ce r�sultat qui redonnera une nouvelle �me � votre s�lection. Propos recueillis par M. B. LA F�TE DES MAROCAINS A FAILLI TOURNER AU DRAME POUR LES FANS ALG�RIENS Nuit de calvaire � Marrakech La fin du match Maroc-Alg�rie a �t�, c�t� marocain, un long moment de kermesse. L�exploit de Chamakh et compagnie a g�n�r� une autre nuit de folie. Le Maroc a salu�, � sa mani�re, le succ�s historique des Lions de l�Atlas. Les rues de Marrakech �taient paralys�es par la procession des foules qui se dirigeaient, tel un seul homme, en direction de Djama� Lefna. Comme pour aller se prosterner devant un lieu meurtri, quelques semaines plus t�t, par l�attentat qui a cibl� le caf� Argana� Et comme la folie n�a pas de limite, n��pargne personne, la nuit de samedi � dimanche a �t� un calvaire pour les deux milliers de fans alg�riens tass�s dans la tribune surplombant les loges officielles du Grand-Stade de Marrakech. Pour les fans alg�riens, d�prim�s par la claque essuy�e par leurs favoris, tout a commenc� au sortir des parkings du stadium de Marrakech. Les bus affr�t�s au transport des supporters des Verts avaient du mal � se frayer un chemin parmi les foules excit�es. Des gosses, mais pas seulement, ne cessaient d�abuser de gestes provocateurs. 4-0 �tait sur tous les doigts des mains de fans �marokkis�. L�on savait que le baisemain est une tradition ancr�e chez les sujets de Sa Majest�. Mais de l� � ce qu�ils balancent des insanit�s et des projectiles de toute nature, le sc�nario n��tait pas en concordance avec toutes les marques de sympathie, de cordialit� et d�hospitalit� affich�es par nos h�tes, quelques heures avant ce derby. Les images dramatiques de la chasse organis�e, le 14 novembre 2009 au Caire, revenaient dans bien des m�moires. Des femmes qui accompagnaient le cort�ge des supporters alg�riens au Maroc priaient pour que personne parmi les jeunes Alg�riens ne riposte. Les quelques kilom�tres qui s�paraient le stade des h�tels du centre-ville semblaient interminables. Il y a eu, certes, quelques adultes qui s�interposaient et condamnaient le harc�lement, mais le traumatisme est tel que d�s leur arriv�e dans leurs h�tels, les supporters des Verts ont fait le serment de ne plus revenir dans ce royaume de l�ingratitude. �Les fronti�res resteront ferm�es et nous t�cherons que cela soit �crit noir sur blanc. L�arabit�, l�islamit� et la fraternit� maghr�bine ne sont que slogans. A chaque fois qu�on part chez des pseudo-voisins, on subit ce genre d�exactions. Quand les Marocains sont venus � Annaba, ils ont �t� accueillis comme des rois. Nous pensions que la victoire de leur �quipe allait les soulager des injustices qu�ils subissent quotidiennement�, tonnera, gris� et col�reux A�mi Abdelkader, sexag�naire qui a �t� de toutes les derni�res campagnes. �J��tais en Egypte, au Soudan, en Angola et en Afrique du Sud. Excusez-moi, je n�ai pas subi un tel mauvais traitement. Je pardonnerai tout sauf l�insulte � notre embl�me et � nos chouhadas�, conclut-il, avec un pincement au c�ur. La nuit agit�e s�ach�vera aux aurores et les premiers convois de fans alg�riens prenaient le chemin du retour en Alg�rie. Pour eux, le Maroc n�est qu�un �grand Makhzen� o� l�on cache (mal) tous les malheurs d�un peuple soumis.