Le bureau fédéral de la FAF tiendra aujourd'hui une chaude et importante réunion, qui sera incontestablement dominée par l'historique déroute de l'EN face à son homologue marocaine, samedi dernier à Marrakech. Le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, n'a pas soufflé mot de cette cuisante défaite, vécue comme un drame national, et survenue au lendemain de son installation au sein du comité exécutif de la Fifa. Raouraoua s'est fait tout petit à Marrakech. Il a accepté la démission du sélectionneur national, Abdelhak Benchikha, et s'est muré dans un silence qui en dit long sur sa déception et surtout sa colère sur la piètre production des Verts, emmenés en Espagne dans un luxueux centre de préparation. Comme l'histoire est un éternel recommencement, El Hadj Raouraoua se trouve dans la même situation qu'en 2004, après la déroute de l'EN à Annaba face au Gabon dans les éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2006. Il a d'ailleurs été poussé vers la sortie par le ministre de la Jeunesse et des Sports de l'époque, Yahia Guidoum, avant de revenir par la grande porte l'année passée. Aujourd'hui encore, il est en froid avec l'actuel patron du MJS, Hachemi Djiar en l'occurrence. La débâcle de samedi passé ne fait qu'accroître le fossé et les rancœurs entre les deux parties. Le départ forcé de Rabah Saâdane avait été mal vécu du côté de la place de la Concorde (ex-1er Mai). Idem pour la désignation de Benchikha comme nouveau sélectionneur. Au MJS, on voulait alors une grosse pointure étrangère aux commandes des Verts, mais le patron de la FAF a tenu à honorer la promesse donnée à Benchikha à son retour de Tunisie, celle de lui confier les rênes de l'EN. Raouraoua s'est lourdement trompé de choix et se trouve aujourd'hui sous une énorme pression que la démission de Benchikha n'a nullement atténuée. Milutinovic, Halilhodzic, Troussier et Madjer, les pistes de la FAF Le président de la FAF se targue d'avoir mis tous les moyens nécessaires au service de la sélection, il n'en demeure pas moins que le choix de la composante du staff technique national n'était pas à la hauteur des espérances des amoureux d'El Khadra. L'on reproche également au premier responsable de la FAF sa politique du tout professionnel et l'absence d'un projet technique. D'ailleurs, la fédération est restée longtemps sans DTN et c'est Boualem Laroum qui dirige provisoirement cette structure, cheville ouvrière de toutes les fédérations dignes de ce nom. Tout le monde attend avec impatience la réaction des responsables de la FAF cet après-midi, via le communiqué habituel qui sanctionne chaque réunion du BF, et surtout leurs intentions sur l'avenir de l'EN, la vitrine du football national, composée aujourd'hui de joueurs issus de l'émigration. Raouraoua et ses assistants vont-ils céder à la pression de la rue et faire revenir le très populaire Rabah Madjer en sélection, ou engager un technicien étranger de renom (Milutinovic, Halilhodzic ou Troussier) ? Ils ont en tout cas assez de temps devant eux pour trancher dans la mesure où la prochaine date Fifa est prévue à la mi-août (l'on parle d'un match amical contre la Tunisie), alors que le prochain match officiel aura lieu début septembre contre la Tanzanie à Dar Essalem.