Les députés ont adopté, hier, le projet de loi de finances complémentaire (LFC 2011) lors d'une séance plénière présidée par M. Abdelaziz Ziari, en présence du ministre des Finances, M. Karim Djoudi. En l'absence des députés du RCD, ceux du PT se sont abstenus lors du vote de ce projet de loi, adopté article par article puis dans sa globalité. L'APN a introduit 8 nouveaux articles et 12 amendements sur le projet de la LFC présenté par le gouvernement, alors que 23 articles de ce texte sont restés inchangés. La LFC prévoit un déficit budgétaire de 4.693 milliards DA (mds DA), soit 33,9% du PIB. Ce déficit a fortement été creusé sous l'effet de la dépense publique, qui est de 8.275 milliards DA (près de 112 milliards de dollars), destinée à la prise en charge des préoccupations sociales des citoyens, selon les explications du ministre des Finances. La dépense de fonctionnement s'accroît de 857 mds DA, en raison principalement de l'élargissement du soutien des prix à de nouveaux produits alimentaires de base (huiles et sucre) et du renforcement de la dotation budgétaire au soutien des prix des produits subventionnés, antérieurement à 2011 (blés et poudre de lait). Près de 143,6 milliards DA ont été proposés pour la subvention des prix des céréales, alors que 33,3 milliards DA additionnels sont prévus pour le soutien du prix du lait. Le déficit est dû également à la prise en charge de l'effet sur les rémunérations de l'application de nouveaux statuts particuliers de la fonction publique et à l'ouverture de nouveaux postes budgétaires. Il s'est aggravé aussi sous l'effet de la dépense d'équipement qui s'accroît de 797 mds DA pour faire face à un programme additionnel de logements sociaux et ruraux et au renforcement de l'action économique de l'Etat. DJOUDI : «LES BENEFICIAIRES DE LSP PEUVENT VENDRE SOUS CERTAINES CONDITIONS» La LFC 2011 se décline en trois axes importants. Elle consacre de fortes dotations budgétaires pour la prise en charge des mesures du gouvernement relatives au soutien des prix des produits de large consommation, l'encouragement de l'investissement et la création de l'emploi. Si aucun nouvel impôt ou taxe n'est prévu, d'importantes mesures pour relancer l'emploi et les PME et préserver le pouvoir d'achat des ménages y sont contenues. La LFC 2011 qui se base sur un taux de change de 74 DA pour un dollar, prévoit un taux de croissance économique de 3,9% (6% hors hydrocarbures) et un taux d'inflation de 4%, contre 3,5% dans la loi de finances initiale. Interrogé sur le solde actuel du FRR, le ministre s'est limité à souligner que les disponibilités de ce fonds représentaient 40% du PIB. Il s'est par contre abstenu de divulguer le niveau des réserves de changes de l'Algérie. Evoquant la nouvelle mesure introduite par le LFC, donnant droit aux bénéficiaires de logements sociaux participatifs (LSP) de les vendre à condition de restituer à l'Etat la totalité de l'aide accordée à cet effet, M. Djoudi a expliqué que le gouvernement «est respectueux des amendements du Parlement». «Notre objectif majeur est de résoudre le problème du logement», a-t-il dit en soulignant qu'il n'était pas concevable de faire bénéficier une personne, ayant déjà cédé son logement acquis dans le cadre du dispositif LSP, d'une nouvelle aide de l'Etat.