Le service diabétologie du CHU Mustapha a organisé, hier, les 4es journées d'études scientifiques et d'information médicale sur le diabète, ses complications et sa prise en charge au centre de formation de Sonelgaz. Quelque 300 médecins généralistes ont pris part à cette rencontre dont le but est de consolider la formation continue des médecins généralistes sur la prise en charge du diabète. «Il faut que le médecin généraliste soit bien informé et sensibilisé pour bien orienter le malade», a souligné le Pr Safia Mimouni. L'autre but assigné à cette journée est de former le maximum de médecins pour leur rappeler les modalités de la prise en charge, les médicaments à prescrire, comment suivre les paliers du traitement et comment retarder l'installation des complications. «Du fait que le dépistage est un problème de santé publique, la prise en charge des malades est un point positif», soutiendra le Pr Mimouni. Et d'ajouter : «Nous sommes tenus d'avoir un programme de prise en charge commun qui obéit à des recommandations internationales pour que toutes les démarches soient cohérentes. C'est pour cela que les médecins généralistes aient les premières notions de traitement avant les complications (amputation, problèmes neurologiques, complications lors de la grossesse...). Actuellement, nous voulons développer la podologie (étude médicale du pied) pour éviter les complications qui mènent à l'amputation», a relevé ce même spécialiste. Concernant cette pathologie, l'équipe cubaine présente dans trois CHU (Alger, BEO et Oran) composée de 3 spécialistes chacune (un chirurgien, un angiologue et un podologue) a présenté son expérience. Le Pr Creagh Ortega, chirurgien vasculaire a indiqué que depuis 6 mois, il a opéré 302 malades et le nombre de consultations en podologie est de 495. «Les malades, malgré la contrainte de la langue sont très sensibilisés sur leur maladie. Je passe mon temps à donner des explications sur le contrôle, le suivi et le diabète en général. Le diabète requiert une équipe multidisciplinaire adoptée à Cuba depuis les années 90. Un programme national de médecine de famille a été développé et nous avons réussi à prendre en charge la population cubaine grâce à la prévention et la diminution de cette pathologie. Nous sommes là pour faire bénéficier les médecins algériens de notre expérience dans ce domaine» a-t-il affirmé. Pour le Pr A. Boudiba du service diabétologie du CHU Mustapha, cette maladie asymptomatique, sournoise et muette qui évolue avec des complications ne bénéficie pas d'une stratégie de prise en charge. Les recommandations que propose ce professionnel sont le diagnostic précoce, la motivation par une bonne rémunération et une bonne formation et l'organisation de soins pour rapprocher le malade de son médecin. Et cerise sur le gâteau : aider les patients à acquérir plus d'informations sur leur maladie. L'autre problème relevé est «le manque de recherche sur la maladie elle-même». Fayçal Ouhada, président de l'Association des diabétiques d'Alger a prôné, de son côté, la prise en charge du diabétique par une équipe multidisciplinaire et a exhorté les pouvoirs publics à ouvrir des formations en podologie, une spécialité qui n'existe pas dans notre pays.