Un travail en collaboration qui mérite respect et encouragement. Les habitants de Belouizdad et des cités avoisinantes ont bien apprécié l'arrivée, jeudi dernier, au stade du 20 Août (Alger), de jeunes habillés en tenue bleue, portant la griffe Novo Nordisk Algérie, mobilisés spécialement pour donner des explications sur le diabète et sa prise en charge. C'est une initiative du laboratoire, avec l'aide de l'association des malades diabétiques de la wilaya d'Alger, la direction de la Maison des diabétiques des Anassers et le soutien du P/APC de Belouizdad, Ahmed Aggoune, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale du diabète. Une maladie chronique qui touche des sujets adultes et jeunes, avec des complications assez lourdes qui peuvent aller jusqu'à l'amputation des membres inférieurs et la perte de la vue. Le dynamisme des jeunes, parmi lesquels il y avait des médecins et des étudiants en médecine, a suscité l'intérêt de nombreux citoyens entre les curieux et ceux qui cherchent réellement des informations sur leur maladie. Un chapiteau spécial pour un dépistage gratuit du diabète a été installé pour toutes les personnes qui suspectent un signe de la maladie. Dans une conférence de presse tenue en marge de cette manifestation, le Pr Boudiba du CHU Mustapha a tenu à rappeler la nécessité de prendre en charge son diabète à un stade précoce pour prévenir toutes les complications. «Nos malades et nos médecins doivent prendre conscience de l'importance de la prise en charge précoce, efficace et adaptée du diabète, avec un régime alimentaire adéquat et un exercice physique régulier». Le Pr Boudiba fait remarquer que le nombre des enfants atteints de diabète 1 est en augmentation mais la situation n'est pas vraiment inquiétante : «Il y a une légère augmentation mais ce n'est pas grave. Nous avons 9 cas pour 100 000 naissances.» Le spécialiste en diabétologie estime, toutefois, nécessaire d'opter pour l'utilisation de la pompe à insuline pour ces enfants : «Il faut introduire la pompe à insuline.» Interrogé sur la prise en charge des diabétiques, tous âges confondus, le médecin ne cache pas son désarroi devant la souffrance des malades : «C'est effectivement un parcours du combattant pour nos malades, mais le problème ne réside pas dans le manque de moyens matériels ni humains. Même en termes de structures, nous en avons suffisamment. Le problème est d'ordre organisationnel. Il faut réactiver les centres de proximité.» Et de préciser : «Les maisons des diabétiques doivent être dans leur rôle d'information et d'orientation. Pour le reste, le malade diabétique peut faire son bilan dans n'importe quel centre et bénéficier du traitement nécessaire. Quand il y a un cas difficile, le médecin généraliste -qui est le pivot de la prise en charge médicale- oriente son malade vers un spécialiste, sinon vers l'hôpital pour les cas de complications.» Le Dr Hamitouche de la Maison des diabétiques (Anassers) souligne que cette structure est dépassée par le nombre des malades qui viennent non seulement pour des consultations et des conseils mais pour des soins spécialisés. «Nous avons 160 000 malades à prendre en charge convenablement», dit-il. Et ce n'est pas chose facile. La structure sort de son rôle d'information et d'éducation sanitaire et se retrouve dans l'obligation d'assurer des soins spécialisés. Voilà ce qui explique, en partie, les difficultés de prendre en charge ces malades. Tout le travail des spécialistes en la matière doit, pourtant, être axé sur les moyens de faire accepter la maladie à la personne atteinte, la mieux prendre en charge et lui permettre d'acquérir une véritable autonomie. Un objectif difficile à réaliser en l'état actuel des choses. Jean-Paul Digy, p-dg de Novo Nordisk Algérie, promet de poursuivre son programme de formation en direction du personnel médical et de tous ceux concernés par la prise en charge de cette maladie. K. M.