C'est une maladie silencieuse. On peut ne ressentir aucune douleur ni trouble visuel. A partir de la quarantaine, le glaucome devrait être systématiquement dépisté. On estime que dans le monde plus de 66 millions de personnes sont affectées. Cette maladie grave de la vision qui s'accompagne en général d'une pression oculaire trop élevée, entraîne en effet une destruction lente du nerf optique, pouvant aboutir à la perte totale de la vue. La prévalence nationale du glaucome, une maladie évoluant en cécité, se situe à hauteur de 4,6% de la population à risque. Ainsi, quelque 500.000 Algériens sont affectés par cette pathologie. La population du sud du pays est particulièrement exposée. L'œil contient un liquide appelé l'humeur aqueuse dont le rôle est de réguler la pression à l'intérieur du globe oculaire et de nourrir les différentes structures de l'œil. En cas de glaucome, l'humeur aqueuse s'accumule de façon anormale, accroissant la pression intraoculaire. Les stades précoces sont souvent sans symptôme apparent, mais par la suite son évolution progressive se traduit par une atteinte du nerf optique aboutissant à la perte des messages visuels. Sans traitement, ou si celui-ci est insuffisant ou inadapté, il entraîne une altération de la vision, puis à terme, une cécité. Cette affection peut survenir sans cause particulière (glaucome primitif) ou à la suite d'une maladie oculaire ou générale comme le diabète (glaucome secondaire). Les principaux facteurs de risque seraient : L'âge, le diabète, l'hypertension artérielle et les antécédents familiaux. Les résultats de la dernière enquête menée dans le Sud algérien font ressortir que la progression de la maladie est de 11 % chez les sujets âgés de 40-50 ans et 32 % chez les 70-90 ans. En neuf ans de suivi, 4,4 % d'un échantillon de 300 personnes ont développé un glaucome, dont 3,6 % de cet échantillon présentaient des antécédents familiaux. L'hypertension devient aussi un facteur de risque. Ainsi, le glaucome est un véritable problème de santé publique, d'autant plus que les déficits initiaux ne sont pas perçus par le patient. On ne saurait trop insister sur la nécessité du dépistage systématique après 40 ans : par mesure de la pression intra oculaire, par l'examen du fond d'œil, et au moindre doute par un relevé du champ visuel. Concernant les traitements, les spécialistes affirment que les collyres sont les médicaments les plus prescrits, ils sont souvent efficaces et ses gouttes sont administrées quotidiennement et à vie. Classée deuxième cause de cécité après la cataracte, cette maladie doit absolument s'inscrire dans le tableau des maladies chroniques.