Photo : APS. Faire du handicapé un citoyen à part entière, capable de s'adapter à son environnement et sa société, s'assumer économiquement en lui accordant des aides techniques et une accessibilité plurielle, demeurent les objectifs attendus du Forum international sur l'autonomie, les aides et l'accessibilité dont les travaux ont débuté hier, à Alger en présence du ministre de la Solidarité nationale et de la famille M. Saïd Barkat. Cette rencontre de trois jours organisée en collaboration avec l'Union des Franco-algériens de Lorraine (UFAL), a regroupé quelque 150 participants : praticiens médicaux, représentants de ministères, professionnels en charge des handicapés et des représentants d'associations et d'ONG nationales et internationales. Lors de son intervention, le ministre de la Solidarité a rappelé que seule la prévention peut diminuer le nombre des handicapés, notamment physiques du fait des accidents de la route. «Pour la seule année 2010, l'Algérie a enregistré 14 000 morts et 74 000 de handicapés», dira Saïd Barkat. Cette prévention qui «doit être une priorité», M. Barkat l'a préconisée «même à un stade fœtal afin de diagnostiquer des maladies susceptibles de mettre en danger la santé du bébé. A ce titre, il citera l'exemple de la maladie du lait maternel. Dans notre pays, quelque 300 cas sont répertoriés, nécessitant l'alimentation à base d'un lait qui coûte 12 400 DA la boîte qui reste non remboursable par la CNAS. A ce sujet, le ministre de la Solidarité a annoncé «qu'un accord est en voie d'élaboration afin de faire rembourser ce lait et éviter à l'enfant un handicap mental irréversible». Barkat a lancé également deux appels, l'un destiné à nos chercheurs pour qu'ils développent les méthodes de prise en charge des handicapés, et l'autre concerne les invités étrangers présents, principalement les Français pour «former les formateurs». Des conventions seront signées prochainement non pas à but lucratif, mais à caractère scientifique et humain à condition que les technologies enseignées ou transférées soient de pointe et non des méthodes obsolètes», tient-il à préciser. Avant de confirmer que l'Algérie a consenti d'énormes efforts pour l'insertion sociale du handicapé, il dira en substance : «Nous avons fait notre mutation de la santé en laissant derrière nous les maladies transmissibles et aller vers les maladies liées à l'hygiène de vie et le vieillissement. Si autrefois, handicap rimait avec mendicité et précarité, aujourd'hui, nous sommes à 182 établissements spécialisés consacrés à l'enseignement et à la formation de 16 000 élèves et étudiants. Nous enregistrons également des handicapés visuels ou physiques enseignant dans certaines facultés. Ceci, sans oublier le taux de réussite au BAC 2010 et qui équivaut à celui des autres élèves soit 62 %». Pour le ministre, le rôle du mouvement associatif est dispensable. «On ne peut se passer des associations qui sont engagées dans l'accompagnement dont a besoin le handicapé». Ce dernier est désormais présent dans les projets de construction puisqu'un arrêté interministériel relatif aux normes techniques d'accessibilité des personnes handicapées a été signée le 6 mars de l'année en cours entre les ministères de la Solidarité nationale et de la Famille, de la Jeunesse et des Sports, de l'Habitat et de l'Urbanisme et celui du ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement. L'expérience française en matière d'insertion de la personne handicapée dans la vie sociale, économique et même des loisirs a été présentée à l'assistance médusée par de telles prouesses. En effet, M. Jacques Dejandile a, en projetant un documentaire sur la vie d'un amputé des deux jambes - parti dans le désert mauritanien en famille pour un séjour - démontré que quelques aides techniques (aménagement de la voiture ou du quad) permettent une meilleure liberté des mouvements pour ces personnes aux besoins spécifiques. De son côté, M. Xavier Duvauchelle, en abordant la question de la «construction d'une société inclusive», a rappelé que des techniques médicales (l'implant cochléaire pour les mal- entendants par exemple) sont aussi une réponse aux enjeux de la société. Selon le programme de la journée d'aujourd'hui, les participants à ce forum, le premier du genre, traiteront de «laréadaptation fonctionnelle et aides techniques»