La commission en charge de recueillir les «vues et propositions» des dirigeants de partis politiques, des personnalités nationales et d'un vaste éventail de représentants de la société civile, sur la base du grand chantier de réformes politiques ouvert en avril par le Président Abdelaziz Bouteflika, a reçu ses derniers invités mardi sans toutefois fermer la porte à d'éventuels nouveaux hôtes. Selon une source proche de l'Instance consultative que préside M. Abdelkader Bensalah, il n'est pas exclu en effet que cette instance puisse, avant la clôture officielle de ses activités, recevoir dans les prochains jours des personnalités invitées, au même titre que les autres, à exprimer leurs observations et suggestions sur les réformes envisagées et qui n'ont pas pu prendre part à ces consultations pour des «considérations personnelles». Entamées le 21 mai dernier, ces consultations seront sanctionnées par l'élaboration d'un document qui sera présenté incessamment au chef de l'Etat et dans lequel seront consignés tous les avis et propositions des différentes parties ayant pris part à ces consultations. Les propositions seront ensuite présentées au gouvernement qui élaborera, sur cette base, des projets de loi qui seront soumis à l'Assemblée populaire nationale en septembre prochain. En une centaine de séances, la commission de M. Bensalah aura reçu plusieurs centaines de personnes entre leaders de partis, personnalités politiques, religieuses, artistiques, universitaires, acteurs du mouvement syndical, médias, jeunes, femmes, communauté nationale à l'étranger, et mouvement sportif national ont fait le déplacement à la présidence de la République où ils ont rencontré le président de la cette commission, M. Bensalah et ses deux assistants MM. Mohamed Touati et Mohamed Ali Boughazi, conseillers à la présidence de la République. Dès le départ et tout en laissant à ses hôtes toute la latitude d'exprimer librement leurs opinions, l'Instance a tenu à baliser le chemin pour que nul ne sorte de ce que les Algériens ont en partage : les amendements législatifs à introduire devront s'inscrire dans le respect des «constantes de la société algérienne et des éléments constitutifs à son identité nationale» et visent prioritairement à renforcer l'édifice institutionnel qui repose sur les règles de «l'exercice démocratique, de la participation et du libre choix du citoyen». Si certaines parties ont clairement refusé de participer aux travaux de cette commission en manifestant leur total désaccord, sur le fond comme dans la forme, avec les réformes proposées, plusieurs autres, à l'exemple d'un certain nombre de personnalités nationales ayant occupé de hautes fonctions dans les structures de l'Etat, ont chacun fait parvenir à cette même commission une contribution écrite pour ne pas s'inscrire hors du débat et donner leur appréciation sur le processus de réformes initié par le chef de l'Etat.