Le concert de Khaled, qui ne s'est pas produit à Oran depuis plusieurs années, est attendu ici comme un véritable phénomène culturel. Blessés par la délocalisation du festival du rai à Sidi Bel Abbès, mortifiés par la distance observée avec El Bahia par son enfant Khaled, les responsables de l'Office communal de la culture et des arts de la commune d'Oran ont imaginé, cette année, une intéressante initiative pour faire revivre le rai oranais. Et, surtout, imposer au king du rai un concert non-stop, sous peine de coupure radicale avec le cordon ombilical. Intéressé autant par le challenge que par la consistante moisson financière qu'il va récolter, Khaled a accepté de se produire, aujourd'hui, dans une soirée unique et les organisateurs disent attendre entre 5 et 6.000 spectateurs pour réconcilier l'enfant terrible d'Oran avec ses nombreux fans. Le concert de Khaled - qui ne s'est pas produit à Oran depuis plusieurs années - est attendu ici comme un véritable phénomène culturel. Cela d'autant que, selon les organisateurs, le king devrait se produire en duo avec l'icône de la chanson oranaise, en l'occurrence Cheikh Blaoui El Houari. Après le succès enregistré par leur précédente coopération et qui avait donné lieu au fameux tube El Hamama, les organisateurs qui vont utiliser à fond la popularité du roi, puisqu'il va chanter jusqu'au matin, comptent donc sur la production de Blaoui pour donner à cette soirée un cachet totalement oranais. Pour en revenir à l'office communal, il faut noter qu'il a saisi l'opportunité de la commémoration du 49e anniversaire de l'indépendance et de la fête de la jeunesse pour concocter un vaste programme d'animation qui va s'étaler jusqu'au 10 juillet. Avec sept soirées, une cinquantaine de chebs (Billal, Houari Benchenet, El Hindi…) est donc prévue pour animer les nuits estivales oranaises. Comme d'habitude, le Théâtre de verdure a été retenu pour le déroulement de l'essentiel de la manifestation. Pour les organisateurs, il s'agira d'en finir avec les bruits de casseroles et, surtout, de ne pas laisser disparaître J'bel Ouahran. Il s'agira, également, d'insuffler une nouvelle vie au rai qui, de l'avis de beaucoup de fins connaisseurs, est en train de perdre du terrain par rapport aux chansonnettes des cabarets et ded mariages «imaginées» en trois secondes par les patrons de quelques incontournables «boîtes» d'édition. Est-ce, donc, dans cette optique que la manifestation a été placée sous le vocable fourre-tout de musique contemporaine ? Pas seulement. Pour les organisateurs, il s'agit aussi de justifier les invitations faites à Lotfi Double Kanon, Naïma Ababsa, Réda Doumaz et quelques autres chanteurs connus pour ne pas faire dans la douce dentelle du rai.