Photo : Fouad S. L'assureur privé Alliance Assurance a déjà indemnisé ses assurés victimes des événements de janvier dernier, à hauteur de 220 millions DA sur les 450 millions DA de dégâts évalués, a indiqué son P-DG, Hassan Khelifati lors du forum sur l'investissement organisé, hier, à Alger. Estimé au départ autour de 600 millions DA, ce montant total des indemnités a été revu à la baisse après affinement de l'expertise, a précisé M. Khelifati qui a ajouté que «230 millions DA reste à indemniser aux assurés dont le dossier le plus important, en voie de finalisation, est celui de Fruital - Coca Cola». Il a signalé que «d'ici la fin septembre prochain, tous les assurés seront totalement dédommagés».Le P-DG de cette compagnie privée a relevé que «les assurés qui n'ont pas souscrit à ce genre de risques demandent une extension de la garantie». Pour l'instant, «la garantie émeutes et les mouvements de protestations populaires (EMP) en Algérie ne concernent que les professionnels», a noté M. Khelifati. C'est pourquoi, elle a fait l'objet d'une proposition déposée, en février dernier, auprès de l'autorité monétaire pour englober les particuliers aussi. S'agissant du contentieux enregistré par cette compagnie, en 2009, le montant était de un milliard DA et a atteint 1,6 milliard DA en 2010 avec 35 000 dossiers. Pour réduire les délais de remboursement, la compagnie finalise sa première plate- forme d'indemnisation, créée à la fin de l'année 2010. Soixante cadres veilleront, selon M. Khelifati, au traitement des dossiers. Ainsi, les agences ne gèreront plus les sinistres, a-t-il soutenu. Il a promis qu'«avant la fin 2011, les délais seront réduits jusqu'à arriver à une semaine seulement». Ces délais demeurent liés à un acteur principal qu'est l'expertise, a-t-il argumenté. UNE PERTE DE 60 MILLIONS DE DINARS PAR AN M. Khelifati a aussi signalé que «certains textes réglementant l'activité gênent le développement du marché des assurances» qui enregistre un chiffre d'affaires de 1,050 milliard de dollars. Ainsi, son entrée à la Bourse d'Alger l'oblige à placer 50% de son capital en bons de Trésor à 0,25% d'intérêt par an qu'il aurait pu utiliser pour créer de l'emploi et développer sa compagnie. A cause de cette mesure, il perd 60 millions de DA. L'autre contrainte est liée à l'augmentation du capital à 1 milliard DA, exigée par la loi. «Une mesure qui ne nous permet pas de développer notre activité d'autant que l'assurance des personnes, qui fait aussi l'objet d'obligation pour la création d'une filiale dédiée à cet effet, n'est pas rentable à court terme», a-t-il indiqué. Enfin, il a dénoncé «la dichotomie entre le secteur public et celui privé» empêchant ainsi le privé d'évoluer car, selon lui, «le secteur économique public s'assure que chez des assureurs publics». La compagnie privée a tenu sa première assemblée générale avec 40 de ses investisseurs présents qui représentent 72% du capital et a distribué, à l'occasion, les dividendes à raison de 20 DA par action à plus de 5 800 investisseurs. Elle détenait 4,2% de part de marché en 2010 alors qu'elle a connu une progression de 40% au 1er trimestre de 2011. Son chiffre d'affaires a atteint 2,3 milliards DA soit 555% des objectifs visés.