Le conteur «El Hakawati» de Sidi Bel-Abbès, Mahi Moslem, travaille actuellement sur les contes de Ibn Mokafaâ «Kalila wa Domna». «L'objectif étant d'exploiter le maximum Ibn El Mokafaâ, pour satisfaire mon public», a-t-il indiqué, en enchaînant : «J'ai un programme chargé, avec la réécriture des légendes, entre autres le pigeon et le chasseur, «niya» et «El Hila» ainsi que la préparation d'une émission télé «Studio des enfants». Pour cette saison estivale, le goual de la tribu des Beni Ameur de Sidi Bel-Abbès présentera des spectacles au niveau de plusieurs camps de colonies de vacances. Agé de 52 ans, Meslem Seddik dit Mahi, originaire de la région de Sidi Bel Abbès, demeure l'un des conteurs les plus appréciés à l'échelle nationale. Entre l'affection et la colère, une enfance et une adolescence sur les bords de la Mekkera, et au pied des monts du Tessala, ses pérégrinations le mèneront sur les planches du théâtre, avant de se retrouver sur le chemin des anciens troubadours à rapporter les contes et légende de sa terre natale et des peuples du monde. Meslem, ce goual issu de la tribu des Beni Ameur, a déjà traduit de nombreux contes. Le début de sa carrière remonte à 1975 avec la troupe 4 Saisons, avec laquelle il travaillera jusqu'au début de l'année 1980, année qui le verra rejoindre la troupe algéroise Debza, pour devenir ensuite animateur du ciné-club de la ville de Sidi Bel-Abbès. Mahi, qui a été également assistant réalisateur de la pièce théâtrale intitulée «L'épopée du prisonnier 7046» et du film documentaire de 52 minutes qui a pour titre «Femme taxi à Sidi Bel-Abbès». Cet artiste qui a effectué plusieurs tournées en Algérie, avec ses célèbres contes et légendes entre autres «Machaho» de Mouloud Mammeri, «Le petit poisson d'or», «Tapis magique», ainsi que «Contes de Mekkera» ou «Les contes de ma mère»… n'oublie pas de faire référence à l'actualité mondiale, à travers cette évocation du drame des Palestiniens «Si j'étais à Ghaza», inspiré d'un conte du patrimoine populaire palestinien. Ce personnage qui a sillonné plusieurs pays, fait voyager le public dans le monde de la légende et du mystère. Mahi Moslim, qui se déplace de ville en ville et de village en village, emmène avec lui des mythes et légendes venus d'ailleurs. «Je transmets la mémoire à travers les histoires que je mets en scène et j'interprète moi-même.» Cet artiste qui possède l'art de narrer, interprète seul tous les personnages de ses récits. Mahi Moslim aurait aimé prendre part à l'événement «Tlemcen, Capitale de la culture islamique», mais le ministère ne lui a pas fait appel, d'où son appel à cette institution pour une éventuelle participation. Selon Mahi Moslim, la culture populaire reste encore imprégnée des formes populaires qui marquent l'univers culturel algérien, notamment la halqa, le goual et le meddah, et de voir comment cette oralité se manifeste dans la représentation sur scène. Cette structure du conte populaire qui marque les œuvres dramatiques, précise-t-il, constitue souvent des entités syncrétiques. Cercle populaire maniant l'art de l'improvisation et de l'attraction, l'art de la halqa demeure la première forme du théâtre populaire, autrefois un lieu de transmission du savoir… «Donc le conte populaire algérien doit être encouragé, estimée à sa juste valeur par les nouvelles générations, afin de préserver ce legs qui marque l'identité algérienne fondée sur la diversité et la variété, puisque les contes ont un rôle important à jouer», conclut-il.