Photo : Fouad S. Les soirées estivales à Tizi-Ouzou sont loin d'être animées. Les citoyens de la ville se contentent de flâner à travers certaines artères de la ville avec une petite escale chez le vendeur de glaces pour savourer une glace au citron. Sinon, les gens restent cloîtrés chez eux devant leur téléviseur à la fraîcheur des climatiseurs. Pour ceux qui ne sont pas adeptes de la marche ou de la télé, ils se tournent plutôt vers des jeux de société. Ainsi, il y a ceux qui s'adonnent à d'interminables parties de dominos sous les lampadaires des cités et des rues. Et là, on retrouve des joueurs de tout âge. Comme c'est aussi le cas de ces longues parties de pétanque auxquelles prennent part les habitants de la cité du Djurdjura, ex-Kilery, de la Nouvelle-Ville où un espace a été aménagé pour la circonstance, derrière un immeuble. Et lorsque les équipes sont plus nombreuses, des tournois sont organisés au niveau du petit stade de proximité baptisé "Kamel Aouis", au nom de l'ancienne gloire de la JSK. Pour les plus jeunes, se sont les parties de baby-foot qui occupent l'essentiel de leurs loisirs nocturnes. Il n'existe pratiquement pas un seul quartier ou une cité où l'on ne retrouve pas une à deux tables de ce jeu. Que ce soit pour le jeu de dominos, la pétanque ou le baby-foot, les parties ont aussi leurs spectateurs. Ainsi donc, et faute d'animations nocturnes, on verse dans ces jeux. Car il faut dire que pour les seules salles de spectacles qui existent à Tizi-Ouzou, à savoir la Maison de la culture et le Théâtre régional, la dernière séance d'animation est programmée à 18 heures ou au plus tard à 19 heures. Alors qu'il est connu qu'à Tizi-Ouzou par le passé, on veillait jusqu'à une heure tardive. Et ce, du temps où la ville disposait de quatre autres grandes salles (Djurdjura, Mondial, Algéria et Studio) qui attendent toujours leur réhabilitation. Par ailleurs, la ville de Tizi-Ouzou dispose d'un jardin public situé entre la Cité administrative et le stade Oukil-Ramdane en attendant la fin des travaux du second, celui de l'avenue Abane-Ramdane. Mais ce jardin dont les horaires sont administratifs n'est d'aucune utilité de jour comme de nuit en été. L'investissement consenti pour sa réalisation n'est guère fructifié ou rentabilisé. Mais, comme chacun le sait, la capitale du Djurdjura est une fournaise durant la journée où le mercure oscille assez souvent entre 40 et 45, voire 48° à l'ombre. En l'absence d'arbres et autres bancs ombragés, ce jardin, qui ouvre ses portes à 10 heures pour les fermer à 17 heures, offre seulement un peu d'intimité aux amoureux qui se retrouvent ensemble loin des yeux indiscrets de la foule. Ainsi, durant la soirée et la nuit, ce jardin est fermé. Et ce, au grand dam des familles de la ville qui auraient aimé retrouver un peu de fraîcheur en soirée que leur procureraient les jets d'eau et bassins qui sont beaux à voir une fois illuminés. C'est dire que le jardin en question est plus attractif en soirée que durant la journée. Il suffit, pour ce faire, que l'on mette en place le même dispositif de surveillance que celui de la journée. Aussi, avec plus de commodités par la mise en place d'un espace de restauration légère et de rafraîchissants, les soirées peuvent être très animées. En attendant, les familles, et particulièrement la gent féminine, restent cloîtrées chez elles pendant que les hommes s'adonnent à leurs parties de jeux sur la place de l'ancienne mairie, autour d'un gobelet de thé chaud et des cacahuètes salées.