La journ�e d�hier a �t� particuli�rement chaude. Le thermom�tre a affich� 34�. Une temp�rature �lev�e par rapport � la saison printani�re. Si certaines personnes se plaignent d�j� de la chaleur, d�autres en profitent pour s�offrir les premi�res glaces. Des femmes, des hommes et des enfants s�arr�taient successivement chez les vendeurs de glaces. Ces derniers se sont d�p�ch�s � faire sortir leurs machines � glace au seuil de leurs magasins et remplir les frigos avec une vari�t� de glaces parfum�es. �SVP, je voudrais une glace�, lance une jeune dame � un commer�ant. �Oui bien s�r, quel parfum, voulez-vous ?� r�pond-il. �Faites moi un m�lange�, pr�cise-t-elle. Cet �change entre le vendeur et son client est un rituel qui va durer au moins toute la saison estivale. Depuis quelques ann�es, le march� de glaces s�est enrichi d�une large vari�t� de parfums, qui mettent parfois le consommateur devant l�embarras du choix. Certains prennent un moment de r�flexion, fixent des yeux les diff�rentes couleurs de chaque glace et finissent souvent par opter pour les go�ts qu�ils connaissent le mieux : chocolat, vanille et fraise. �Ce sont les parfums les plus demand�s�, affirme le patron du salon Rose des sables, rue Hassiba-Ben- Bouali. Pourtant, dix parfums sont disponibles. On peut ajouter la glace cr�ponn�e. Cette derni�re, m�me si elle est largement consomm�e, reste la glace de rafra�chissement. Sous le soleil de plomb, la transpiration du corps et l�empressement des pas pour vaquer � leurs occupations, les passants ne r�sistent pas � l�envie de marquer un arr�t de quelques secondes pour acheter leur glace. Le cornet ou la bo�te entre les doigts, ceux-ci reprennent leur chemin et � peine s�ils d�gustent la glace, tellement la chaleur est insupportable. �Vous pr�f�rez quel parfum ?� interroge-t-on les deux jeunes filles qui suivaient la file chez le vendeur de glace. �Je prends une bo�te m�lange�, dit l�une d�elles. �Moi le seul parfum que je n�aime pas c�est la pistache �, encha�ne son amie. Entre la glace faite � la machine (creponn� et vanille) et les sorbets, les consommateurs choisissent la glace � la machine. �C�est plus rapide et, surtout c�est moins cher�, fait remarquer un jeune �tudiant. 25 DA le cornet et 30 DA la bo�te, quand c�est fait � la machine. 45 � 50 DA pour les sorbets. Vite servie, la glace a pris toutefois un nouveau d�cor. D�un geste rapide et machinal, les commer�ants mettent quelques grains de cacaou�tes et versent quelques gouttes d�un sirop �Tipping�, sur la glace pour semer ce plaisir de la d�gustation chez les clients. �Ce sirop n�a pas de go�t particulier, mais les gens s�y habituent et le r�clament souvent�, a constat� un commer�ant, qui venait d�installer une machine � glaces devant sa pizzeria. La saison vient � peine d��tre entam�e et les comptes sont d�j� bons. �Je pense que les Alg�riens sont de grands consommateurs de glace.� Ce n�est pas un commer�ant saisonnier qui l�atteste mais un professionnel. Producteur et commer�ant de glaces, le patron du salon la Rose des sables conna�t mieux les habitudes et la culture des Alg�riens en la mati�re. Ouvert tout au long de l�ann�e, ce salon re�oit toutes les cat�gories de consommateurs. �Il y a des connaisseurs de parfums, mais la majorit� sont des consommateurs dont les go�ts sont difficiles � identifier.� Si les Alg�riens sont, en effet, des grands consommateurs, il reste que la culture de la glace et la d�gustation de ce produit est loin des traditions culinaires de nos compatriotes. �Les gens m�langent tous les parfums, ce qui nous a m�me oblig�s � r�duire ceux-l� � cinq pour les consommateurs qui demandent des cornets et des bo�tes. Ceux qui prennent du temps pour savourer une glace ont un choix plus large et des pr�parations vari�es selon les go�ts.� Les traditionnels parfums (chocolat, vanille) sont par ailleurs aux go�ts de tous les Alg�riens. Les menus sont vari�s mais les choix, eux, sont tr�s limit�s. Et dire que les premi�res cr�mes glac�es sont n�es chez les Arabes. Aujourd�hui ce sont les Occidentaux qui semblent adopter cette culture culinaire.