Photo : Makine F. Le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, a appelé, hier, les professionnels de la filière céréale à approvisionner le marché national en blé dur et tendre pour éviter toute spéculation pendant le Ramadhan. «J'appelle tous les professionnels à faire en sorte que l'approvisionnement du marché soit le plus rationnel possible pendant le mois de Ramadhan pour éviter toute spéculation sur les produits à base de blé dur et de blé tendre », en demandant à appliquer la mesure concernant l'augmentation des quotas de blés dur et tendre des transformateurs à hauteur de 10% à partir du 15 juillet courant. Pour rappel, les quotas attribués par l'OAIC aux transformateurs passeront ainsi de 60 à 70% de leur capacité de trituration, selon chaque industriel. Une telle augmentation n'est pas sans conséquence sur la facture alimentaire, chose que le ministre ne nie pas qui prévoit une bonne production en blé dur lors de la campagne en cours. Pour sa part, Réda Salem Hachelaf, vice-président du CRIC, regroupant 10 wilayas du Centre du pays dont Alger, et DG de la société des pâtes industrielles Sopi, a appelé à réactualiser le barème de bonification datant de 1988 dont les tarifications ne dépassent pas 15 DA , lorsque le quintal de blé était à 100 DA, et maintenu actuellement alors que le prix actuel est de 4 500 DA le quintal de blé dur et 3 500 DA le blé tendre ou l'orge. Idem pour les bonifications. Ce producteur a relevé le bond quantitatif des céréales grâce aux subventions de l'Etat puisque l'OAIC achète à 4 500 DA le quintal et le revend à 2 500 DA. Enfin, le ministre a également annoncé officiellement l'augmentation de 15%, à partir d'aujourd'hui des quotas de la poudre de lait durant ce mois de Ramadhan comme il est prévu des réunions avec les différents comités interprofessionnels pour différents produits comme la pomme de terre, la tomate et les viandes. AUGMENTATION DES QUOTAS DE CEREALES : LES PRODUCTEURS SATISFAITS Le président du Comité national interprofessionnel des céréales (CNIC), Mohamed Laïd Benamor, a indiqué hier que les quotas de blé au profit des transformateurs sont appelés à disparaître après leur augmentation de 10% avec la demande croissante durant le mois de Ramadhan. Et pour cause, a expliqué hier M. Benamor en marge de la réunion des représentants du CNIC et des six Comités régionaux interprofessionnels des céréales (CRIC) avec le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaissa, et le DG de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), « des minoteries dont les capacités de transformation de blé sont de 90% atteindront les 100% lors du Ramadhan ». Pour ce transformateur, la disponibilité du blé était affectée par la contrebande, qui est un problème résorbé, selon lui, car les fuites de ce produit à travers les frontières sont insignifiantes et, par ailleurs, il y a une demande plus importante. Pour cette période de Ramadhan, M. Benamor a signalé qu' «il y a plus de demande sur le couscous, les semoules et autres produits à base de blé dur ». Il considère donc «l'augmentation de 10% d'importante et conséquente ». Ainsi, les moulins tourneront à 100% de leur capacité. « Il n'y aura pas de problème de pénurie ». Selon lui, les capacités actuelles des moulins varient entre 50 et 90%. Avec cette augmentation, « certaines minoteries travailleront à pleines capacités et d'autres moins car tout dépend de la qualité de produit et de production », a-t-il noté. S'agissant de la demande annuelle, dont la moyenne est estimée à 3,5 millions de tonnes de blé dur par an, « elle varie d'année en année ». Sur le marché du blé dur, l'Algérie est l'acteur le plus important au niveau mondial, indique-t-il, donc tous le traders et producteurs mondiaux de ce produit sont à l'affût de l'OAIC. C'est pourquoi, les besoins et la production de l'Office sont des éléments confidentiels car les fournisseurs en useront à des fins spéculatives. «La différence de ces deux éléments permettra ainsi aux fournisseurs de faire ce qu'ils veulent sur le marché international », a-t-il averti. Concernant le plan d'action du CNIC, son président signale qu'il a été mis en place en décembre dernier un réseau de céréaliculteurs avec une superficie totale de 58 000 hectares.