Les pouvoirs publics anticipent d'ores et déjà sur le prochain ramadhan en prévoyant, entre autres approches, plusieurs mesures de régulation des prix des produits alimentaires de large consommation. Annoncé, jeudi à Alger, par le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, ces «garde-fous» s'inscrivent dans le cadre de la lutte contre la spéculation et la hausse des prix qui accompagnent habituellement le mois sacré. Ces mesures avaient déjà été annoncées par le ministre de tutelle qui avait déclaré, sur les ondes de la chaîne Une de la radio nationale, que l'Etat allait importer, en quantité suffisante, les produits pour lesquels la consommation augmente durant le ramadhan. Parmi les produits ciblés, et après concertation entre les ministères de l'Agriculture et du Commerce, M. Djaâboub avait cité la courgette, le citron et les viandes blanches qui posent problème au consommateur algérien. Ainsi, et s'exprimant en marge d'une rencontre sur le statut de l'opérateur économique, le ministre a indiqué que l'Etat va autoriser, dans un premier temps, l'importation de 10.000 tonnes de viande ovine fraîche pour les mois de juillet et août prochains. A cet effet, il a appelé les opérateurs économiques et les importateurs concernés à se rapprocher de son ministère et celui de l'Agriculture pour s'informer sur les démarches à suivre. Par ailleurs, d'autres mesures ont été préconisées pour éviter les ruptures de stocks des produits de première nécessité et prévenir le citoyen contre toutes formes de spéculation, en décidant de mettre à contribution la Société de gestion des participations de la production animale (SGP Proda) et l''Office national interprofessionnel du lait (ONIL) pour stocker la viande blanche locale et importer le citron, qui avait atteint les 400 DA, l'été dernier, pour le premier organisme cité, alors que l'ONIL devra constituer un stock en lait d'au moins de 3 mois en prévision du ramadhan. Pourtant, et vu l'expérience du dernier mois de carême, on est en droit de douter de l'efficacité de ces mesures préventives sachant la complexité et la force du marché parallèle et de ses tenants qui contrôlent la consommation locale. Le ministre du Commerce a également appelé les professionnels de la filière de céréaliculture à l'arrêt de l'importation de blé dur en raison d'une bonne récolte nationale. Il appellera aussi les transformateurs de s'approvisionner auprès de l'Office algérien interprofessionnel des céréales qui dispose suffisamment de la production nationale en blé dur, a-t-il ajouté. Pour rappel, l'Algérie a enregistré une production record en céréaliculture sur la campagne 2008-2009 avec 61,2 millions de quintaux de céréales, dont 24,3 millions q de blé dur, 11,3 millions q de blé tendre, 24 millions q d'orge et 1,4 million q d'avoine. Il y a lieu également de rappeler que l'Office algérien des céréales (OAIC) s'était procuré l'année dernière 150.000 tonnes de blé meunier d'origine optionnelle.