Le tribunal criminel près la Cour d'Alger a ouvert hier le procès de deux cadres de Sonatrach et un ressortissant français poursuivis dans une affaire de dilapidation de deniers publics (plus de 1,3 milliard de dinars) et passation d'un marché public au nom de l'Etat au préjudice de Sonatrach. Le procès a commencé en l'absence de la défense qui «s'est retirée», après avoir insisté sur la présence des deux experts à l'effet de clarifier les aspects techniques complexes des deux expertises. Le président du tribunal criminel, M. Hellali Tayeb, a souligné que le tribunal a convoqué les deux experts, mais le premier, Bentouri, n'est pas venu en raison de son état de santé, alors que le deuxième «Sassou» fait l'objet de poursuites disciplinaires. La défense a ainsi demandé son retrait, alors que le juge a décidé la poursuite du procès. Selon l'arrêt de renvoi, les cadres Kherour Brahim Cherif et Bensmail Mohamed travaillaient dans le service d'ingénierie et de construction du groupe Sonatrach. Ils siégeaient dans la commission d'ouverture des plis chargée de l'adjudication des marchés. Selon les éléments de l'enquête, les deux prévenus auraient octroyé le marché à la société française ITGA, présidée par l'accusé Howard Michel André, qui n'est qu'un bureau d'études et qui ne répondait pas aux critères d'éligibilité. Ils auraient divulgué le contenu des soumissions et falsifié la prorogation frauduleuse de la caution accordée par le CPA. La transaction en question porte sur la réalisation d'une base de vie et d'installations sociales et administratives, dont 33 immeubles et 3 villas, pour l'hébergement de 407 cadres de la Sonatrach, à In Amenas, dans un délai maximum de 18 mois. Il s'est avéré, par ailleurs, que le dossier de la société ITGA concernant sa spécialisation dans la construction et les travaux publics était falsifié. Le procès a débuté par l'audition du président de la société française IGTA, qui souffre d'une maladie chronique. Ce dernier a nié tous les faits qui lui ont été reprochés, prétendant avoir obtenu le marché de manière légale et que son entreprise n'était pas fictive. Le tribunal devrait, par ailleurs, auditionné les prévenus Kherour Brahim Cherif, Bensmail Mohamed et quelque 20 témoins parmi les cadres de Sonatrach.