Un Français et deux cadres de Sonatrach sont impliqués dans cette escroquerie. Le procès de l'affaire dite des malversations et passation de marché au nom de l'Etat impliquant deux cadres de Sonatrach et un ressortissant français, propriétaire de la compagnie Itga a été renvoyé pour une troisième fois consécutive. Prévu pour mardi dernier, le procès a été reporté. Dans cette affaire sont impliqués Michel Huard, un ressortissant français, Brahim K et Mohamed B, deux cadres de Sonatrach. Ils sont poursuivis pour faux en écriture bancaire et administrative, corruption, escroquerie et détournement de deniers publics. Les mêmes motifs de report reviennent à chaque procès. Le premier renvoi du 4 juin 2008 a été décidé à la demande de la défense des trois prévenus qui a insisté sur la présence des deux experts K. et S. à l'effet de clarifier les aspects techniques complexes des rapports d'expertise. Comme elle a aussi demandé la comparution personnelle du témoin «clé» de nationalité française, le dénommé J.M.S.F., demande rejetée par le tribunal qui s'est contenté des déclarations du témoin en question contenues dans les procès verbaux de la police judiciaire. Le deuxième a été décidé en raison de l'absence du témoin principal, Jacques Vandoville. Dans cette affaire, un préjudice de plusieurs milliards de pertes a été causé à Sonatrch. Tout comme lors des deux précédentes sessions, l'examen de cette affaire, la demande de renvoi a été également exprimée par la défense qui a insisté sur la présence de l'expert et la citation des témoins parmi les cadres de Sonatrach. Et pourtant, avant que le deuxième renvoi ne soit décidé, beaucoup d'interrogations et de questionnements ont été soulevés. Les hauts cadres de Sonatrach sont-t-ils impliqués dans cette affaire? A-t-elle d'autres ramifications? Pour rappel, pas moins de 104 cadres de cette compagnie sont directement impliqués dans une autre affaire de transactions suspectes conclues avec la compagnie étrangère «John Crane». Les faits remontent au 18 avril 2004, suite à la réception d'une lettre anonyme dénonçant une escroquerie portant sur le montant de 1.313.324.615,17DA, contre la Société nationale de transport et de commercialisation des hydrocarbures (Sonatrach), dans le cadre d'un marché conclu entre Sonatrach et le ressortissant français H.M.A., gérant de la compagnie Itga spécialisée dans les études techniques pour la réalisation d'infrastructures d'hébergement des cadres de la compagnie dans le sud du pays. Le premier appel d'offres ouvert relatif au marché de travaux et auquel 158 sociétés, dont quinze nationales ont soumissionné, avait été déclaré infructueux. Le second appel d'offres a été entaché d'irrégularité puisque les deux cadres de Sonatrach sont accusés de divulguer le contenu des soumissions des autres compagnies ayant participé à l'appel d'offres, au gérant d'Itga, pour l'aider à remporter le marché. Les deux mis en cause, siégeant et assistant à l'ouverture des plis au sein des commissions d'ouverture et d'évaluation des offres, auraient tenté d'influencer sur la décision finale contre «pot-de-vin». Selon les premiers éléments de l'enquête, ils connaissaient le fond des programmes. Michel Huard avait alors bénéficié de l'offre avec la complicité des deux cadres de Sonatrach. Dans cette affaire, Michel Huard a arnaqué Sonatrach en se présentant en sous-traitant en travaux publics et industrie d'une grande entreprise européenne, alors qu'en réalité, il n'était qu'un assistant technique de Sonatrach.