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Docteur Mohamed Haroun, vétérinaire-éleveur et membre du comité interprofessionnel du lait : L'Algérie peut produire 20 litres de lait par vache
Publié dans Horizons le 16 - 07 - 2011

Photo : Fouad S. Il est possible d'atteindre une moyenne nationale de 20 litres par vache, mais il faudra mettre les moyens pour assurer la sécurité alimentaire de l'Algérie, car la population est en constante augmentation, indique le Dr Mohamed Haroun, vétérinaire-éleveur, membre du Comité interprofessionnel du lait (CIL), SG de l'Association des producteurs laitiers et membre de Citre Club semences à Constantine. De ce fait, il appelle à promouvoir la production de lait cru en Algérie pour assurer la sécurité alimentaire.
Est-ce que l'augmentation de 15% des quotas de lait en poudre fournis aux transformateurs sera suffisante?
Non, car la demande est de plus en plus forte. On n'atteint jamais l'autosuffisance, même si on procède à des augmentations de 30 à 40%. Le problème est qu'il est temps de réfléchir véritablement à la question relative à la sécurité alimentaire de l'Algérie. Est-ce que nous allons dépendre toujours de l'étranger d'autant que la cotation de la poudre de lait est en nette augmentation sur le marché international. Il faudra donc améliorer la production nationale qui n'est pas suffisante et il y a beaucoup de problèmes à régler, notamment en matière d'alimentation du bétail, de couchage des vaches et le type de conduite à suivre dans la production. Il faut moderniser la filière lait pour augmenter sa production. Il faudra trouver des mécanismes à l'investissement dans le domaine et ne plus se limiter à des solutions sur le prix du lait. C'est bien beau que l'Etat donne une prime de 12 DA pour le producteur, 5 DA pour le collecteur et 4 à 6 DA pour le transformateur, mais ce n'est pas durable. Il faudra encourager les gens à investir.
Comment peut-on aider les éleveurs à investir pour une meilleure productivité en lait cru?
Il faut réviser la nomenclature d'aide à la production laitière, en matière de fourrage, d'alimentation de bétail et d'équipement importé qui coûte cher. A titre d'exemple, un tracteur qui coutait, il y a vingt ans, moins d'un million de DA, est actuellement à 2 millions de DA. En outre, une salle de traite, permettant d'avoir une certaine technicité pour produire mieux, est nécessaire car la productivité moyenne actuelle, par étable est de 6 à 8 litres par vache seulement. La moyenne nationale en France varie de 35 à 45 litres par vache.
Justement quelle serait le niveau de productivité pour répondre aux besoins nationaux ?
En Algérie, il faudra atteindre 20 litres par vache, pour une moyenne nationale. C'est très possible ! Mais il faudra mettre les moyens. Il faudra penser maintenant à la sécurité alimentaire de l'Algérie, car nous avons une population en constante augmentation. Il est nécessaire et urgent de réfléchir à une agriculture durable qui ne sera pas axée techniquement sur des primes obsolètes.
Donc, cette augmentation de 15% ne résorbera-t-elle pas la demande?
On va tenter de résorber la demande pendant le mois de ramadhan, mais le problème ne sera pas pour autant résolu. La demande est environ de 3 milliards de litres et la production est de seulement 1,5 milliard de litres, sans compter que parfois la collecte ne dépasse pas 30 à 40%. L'Etat doit s'impliquer pour inciter les éleveurs à travailler dans les normes. Il est urgent de revoir aussi le système financier.
Le système financier ne répond pas aux besoins des éleveurs ?
Il existe le crédit RFIG et le crédit fédératif, qui est nouveau, et le crédit dans le cadre de la directive 108. Ce dernier concerne la possibilité de créer une nouvelle exploitation agricole et d'élevage avec l'obtention d'un crédit de 1 million de DA de l'Etat. Il faudrait mettre en fonction ces produits financiers. La directive date de 8 mois déjà, mais à ce jour, il n'y a rien de concret. Il s'agit d'un crédit bonifié à 0% pour trois ans et après cette période, il passe à 1%, pour des exploitations de moins de 10 hectares. Donc, c'est un million de DA par hectare. Ce montant est destiné pour l'investissement et la mise en valeur des terres et autres.
Quel est le montant d'investissement moyen pour une exploitation d'élevage pour la production laitière?
Cela dépend du type d'élevage qu'on veut créer. Pour une bonne productivité laitière, une exploitation de 10 hectares, l'investissement en cheptel et en équipement est entre 20 à 25 millions de DA.
Des producteurs agroalimentaires ont lancé des programmes à l'adresse des éleveurs. Quel est l'apport de ces programmes pour la collecte de lait cru?
En effet, Danone et Soummam ont lancé des programmes pour la collecte du lait cru en échange d'une aide aux éleveurs de vaches. Il s'agit d'aide directe à l'éleveur. En tant que bénéficiaire des deux programmes, je peux dire qu'ils font un travail extraordinaire. Dans le cas de Danone, en trois ans, il a mis à disposition un aliment concentré à un prix référentiel, soit un gain de 400 DA par quintal. Cet aliment est payé en fournissant du lait cru, non en espèces. Il assure la formation et le matériel d'élevage en le soutenant à hauteur de 10 à 15% du prix réel. Il octroie aussi un financement pour le cheptel, soit pour 25 litres fournis, et donne une génisse (vache). Soummam a une autre politique Il finance sans limite, tout dépend de l'exploitation, terres et bâtiments.
Il peut y aller jusqu'à 40 vaches alors que Danone c'est beaucoup moins. Il est plus rentable que Danone. Personnellement, Soummam me paie entre 32,60 à 32,80 le litre sans compter les 12 DA (prime de l'Etat). Tandis que Danone paie entre 30,50 et 32 DA.
Est-ce que vous avez augmenté votre rendement?
Avec Danone, j'ai augmenté mon rendement en moyenne de 20 à 25%, ma production était de 13 à 14 litres et je suis passé à 16, voire 17 litres par vache.
Avec Soummam, en une année, j'ai augmenté mon rendement de 30%, je produis entre 22 et 23 litres par vache en moyenne. Actuellement, je possède 25 vaches et je renouvelle mon cheptel pour le rajeunir.
Peut-on dire que le lait fourni aux consommateurs est de bonne qualité en Algérie?
Chez Danone et Soummam, le lait est de très bonne qualité. Ils paient justement le lait pour sa qualité, microbiologique, c'est-à-dire le taux de germes par hectolitre, à la protéine. Ce n'est pas n'importe quel éleveur qui livre à ces deux entreprises.
Soummam possède une vingtaine de centres de collecte et chaque mois, il ouvre un nouveau centre, pourtant il est nouveau dans la collecte de lait cru. Car avant, il travaillait exclusivement avec la poudre de lait. Par contre, Danone, sur ce plan, n'essaie pas d'évoluer.
Pourquoi, il n'existe pas de transformateur de lait cru en lait en poudre en Algérie?
Cette transformation coûte très cher, elle est valable que dans les pays où il y a une surproduction de lait cru, car c'est une méthode de conservation du lait cru. Elle ne peut se faire en Algérie.
Il faut savoir que c'est aussi une méthode de spéculation (sur le marché international).
Est-ce que la poudre de lait importée en Algérie est de bonne qualité?
Sa qualité est médiocre. Je sais qu'il y a un lobby important dans la filière d'importation. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'on importe de la poudre de moindre qualité en Algérie. L'Algérie a des potentialités pour répondre à la demande, il suffit de mettre les moyens pour améliorer la production de lait localement.


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