Photo : Fouad S. Les représentants de plusieurs organisations patronales ont, lors d'un débat organisé, hier, au Forum d'El Moudjahid, appelé à «un assainissement de l'environnement de la PME» qui pourrait constituer le pivot de la relance économique. M. Abdellaoui de la Confédération générale des opérateurs économiques algériens a souhaité que cette réunion avec la centrale UGTA et le Premier ministre se tienne «avant la fin de l'année», ce qui laisse supposer des difficultés à fixer une date. Le gouvernement avait prévu le début de réunion préparatoire «après l'Aid» ou plus exactement le 15 octobre. Le patron de la CGEOA exclut des divergences sur l'ordre du jour. Selon lui, il est question de SNMG mais aussi de «la situation de l'entreprise» d'une manière générale. Il est clair, ajoute-t-il, qu'il faut tenir compte «de l'agenda du Premier ministre, de celui de la centrale UGTA et du nôtre», pour pouvoir s'entendre sur une date. M. M'Henni, de la Cipa, une autre organisation patronale, explique de son côté que lors de la réunion du comité de suivi du pacte économique et social, il avait donné le ton «en se félicitant devant le ministre du Travail de l'effacement de la dette de l'Eniem de Tizi Ouzou et du contrat de vente d'équipement de la SNVI pour les collectivités locales» à l'initiative du gouvernement qui veut ainsi encourager l'outil national de production. Le Cipa souhaiterait un traitement similaire, non pas par l'effacement total des dettes mais par - une revendication qu'elle a toujours défendue - la prise en charge de «la partie exagérée des agios» que les PME ont dû payer aux banques lorsque ces intérêts «sont passés du simple au double», note-t-il. Pour le patronat, les deux organisations citées plus SEVE, regroupant les femmes chefs d'entreprises, il y a «urgence à défendre l'entreprise nationale» et ce en prenant en charge sa «mise à niveau technologique et sa mise à niveau financière». Il est tout à fait légitime que les patrons soient tentés à l'occasion d'inclure ce volet dans l'ordre du jour des débats de la tripartite. Les chefs d'entreprises qui ont salué l'adoption de la loi de finances complémentaire pour 2009, par le gouvernement, impliquant une «protection de l'économie nationale», pensent que le président doit aujourd'hui annoncer des mesures salutaires pour l'entreprise qui a un «problème de trésorerie» qui va s'accentuant avec l'intention du gouvernement de remettre à la charge des entreprises le paiement des allocation familiales supporté depuis quelques années, après bien des tergiversations, par le Trésor public. Il reste que le relèvement du SNMG est le seul point qui suscite pour l'heure l'adhésion des membres de la tripartite même si le consensus autour du seuil n'est pas arrêté, chacun ayant sa propre proposition, de 15 000 DA pour l'UGTA, 25 000 pour le Forum des chefs d'entreprises (le patronat), 32 à 35.000 DA pour la classe politique. M. M'Henni parle, à propos de l'augmentation du SNMG, que « c'est une formalité» à laquelle ils ne peuvent qu'adhérer, étant elle-même «annoncée par le président de la République». L'AEA VEUT UNE PARTICIPATION À PART À LA TRIPARTITE Les patrons restent prudents toutefois quant aux poussées inflationnistes que ne manquera pas de générer une telle mesure, sachant que l'augmentation des salaires «obéit en principe à une contrepartie, la productivité de l'économie et de l'entreprise», avait reconnu Mme Inel Meriem, professeur à l'université d'Alger. Il faut, pour finir, noter cet appel de l'Association des entrepreneurs algériens pour leur participation à la tripartite, étant donné que «les intérêts du BTPH sont spécifiques et ne sont pas bien pris en charge par les autres organisations patronales», se défend M. Amar Yahiaoui, le président de l'AEA.