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Les PME demandent un véritable partenariat avec les étrangers Quelle place pour le secteur privé national dans la réalisation des programmes nationaux ?
Photo :S. Zoheir Par Faouzia Ababsa à la veille d'échéances importantes, les experts économiques ont estimé qu'il était temps de faire le bilan et des propositions pour l'avenir proche. En effet, la présidentielle est aux portes et l'économie algérienne a besoin d'être boostée. Les PME, censées être le fer de lance de l'économie, se retrouvent à la croisée des chemins tant les contraintes auxquelles elles sont confrontées les empêchent de se développer et de démultiplier la valeur ajoutée. Elles sont aujourd'hui incapables de s'imposer en tant qu'interlocuteur des pouvoirs publics parce que leurs revendications et autres propositions sont présentées de manière dispersée. En ce sens, les 7 organisations patronales se livrent des batailles, presque de chiffonniers, les uns accusant les autres d'être rentiers ou épiciers. Aussi, l'émergence d'une seule et unique organisation patronale à l'image du Medef français à même d'influer sur la décision s'avère aujourd'hui plus qu'une nécessité devant une concurrence des plus déloyales et l'avènement d'une nouvelle ère économique pour le pays. L'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre-échange, les négociations avec l'Organisation mondiale du commerce et les pourparlers pour l'intégration de la zone de libre-échange avec l'association européenne sont des indicateurs qui devraient inciter les entreprises à plus d'efforts dans la réalisation de la croissance. Tout ce débat s'est déroulé hier au Forum d'El Moudjahid où, successivement, le président du Conseil consultatif de la PME, un des vice-présidents du CNES, un expert économique et un banquier privé ont tenté de dégager des formes de solutions à même de sortir les PME du marasme. L'environnement de l'entreprise algérienne n'est pas encourageant, en dépit des mesures prises par les pouvoirs publics depuis l'avènement de l'économie de marché. Les intervenants sont revenus sur les difficultés que les sociétés ont rencontrées et qu'elles ont pour certaines d'entre elles résolues malgré la décennie de terrorisme. 1 860 employés, cadres, patrons d'entreprises privées ont été assasinés parce qu'ils avaient tenté de sauver leur outil de production. «Ils n'ont pas quitté le pays, parce qu'il fallait que celui-ci reste debout», dira M. Serraï, qui indiquera par ailleurs que, toujours en dépit de la situation sécuritaire, le secteur privé algérien a réussi la gageure d'investir l'équivalent de 50 milliards de dollars en 14 ans. Le week-end universel, une problématique posée par les opérateurs privés depuis quelques années, s'est invité dans le débat, les intervenants insistant sur son retour et ses avantages. Car, depuis plus de trente ans, l'Algérie se retrouve perdante en temps et en argent : décalage horaire, perte de 4 jours de travail, lesquels se répercutent sur les transactions commerciales. C'est l'équivalent de 1 à 2 milliards de dollars de pertes financières. Sur un autre plan, les intervenants se sont attardés sur le problème du foncier (même s'il commence à trouver des solutions), l'absence de soutien aux entreprises et la nécessité d'instaurer des garde-fous pour la protection de la production nationale. Le président du Conseil consultatif de la PME n'a pas décoléré de l'attitude des banques, notamment privées, qui rejettent des centaines de dossiers en sachant que le risque est couvert à 80% par la Caisse de garantie via le Trésor public. Sur un autre volet et non des moindres, les intervenants ont appelé les opérateurs privés à privilégier la formation des jeunes diplômés des universités, dont beaucoup s'avèrent de véritables managers, mais qui font malheureusement le bonheur des multinationales aussi bien en Algérie qu'à l'étranger lorsqu'ils décident de quitter le pays. Parce que, justement, leurs capacités ne sont pas reconnues ou qu'ils restent marginalisés. En somme, c'est la problématique de la ressource humaine, facteur de tout développement, qui reste récurrente. Dès lors, il faut, pour tout cela, aider les entreprises à décoller, et les banques se doivent impérativement de jouer le jeu. Car, pour les intervenants, il n'est pas normal qu'elles souffrent de surliquidités (50% de leurs ressources sont inexploitées) et qu'elles n'encouragent (notamment les banques privées) que le crédit à la consommation qui fait les beaux jours des usines étrangères, particulièrement les véhicules. Les conférenciers ont appelé également à alléger les procédures administratives pour les investisseurs. «Tandis que l'importateur fournit 9 documents seulement pour des opérations de commerce extérieur, l'investisseur se voit exiger une tonne de papiers administratifs.» La structuration de l'entreprise algérienne, beaucoup plus familiale, devra être revue. Elle peut être transformés en SPA qui ne soit plus une propriété familiale mais un bien social. Samedi prochain, le Forum d'El Moudjahid recevra le P-DG de Naftal. Il devra certainement s'expliquer sur l'éventuelle augmentation des prix des carburants.