Revendication n Les entrepreneurs algériens du Btph appellent à plus de transparence et d'équité entre entrepreneurs algériens et étrangers dans l'attribution des marchés publics. Intervenant lors d'un débat organisé au forum d'El Moudjahid consacré aux marchés publics dans le secteur du Btph, des représentants d'associations patronales et des experts comptables ont observé que les conditions imposées par le code actuel des marchés publics étaient contraignantes pour les entreprises algériennes de réalisation. Un très grand nombre de ces entreprises est constitué de PME dont les capacités sont en deçà des critères techniques et financiers exigés par les appels d'offres. Les entrepreneurs algériens souhaitent que les amendements devant être apportés au code des marchés publics puissent permettre une meilleure transparence dans les procédures de passation de ces gros contrats ainsi qu'une répartition égale des chances entre les opérateurs nationaux et étrangers. «Le débat sur le code des marchés publics est très important dans la mesure où il interpelle un secteur aussi important que le bâtiment, travaux publics et habitat notamment, créateur de richesses et grand générateur d'emplois», a indiqué, hier, le président de la Confédération générale des opérateurs algériens (Cgoa), Habib Yousfi. «Nous voulons des facilités afin de participer à la construction de notre pays et devenir une partie prenante dans le développement économique de la nation», a-t-il ajouté. «Certes beaucoup d'entreprises nationales n'ont pas les moyens technologiques et financiers pour réaliser les grands projets, mais des groupements d'entreprises peuvent le faire», a souligné, pour sa part, le président de l'Association générale des entrepreneurs algériens (Agea), Khaloufi Mouloud. «Nous voulons un code des marchés publics et des lois qui prennent en charge nos problèmes», a-t-il dit. «Les entreprises étrangères nous raflent l'ensemble des marchés publics, comme le projet de l'autoroute Est/Ouest», a dit Yalaoui Idriss, consultant international qui estime, par ailleurs, que les critères exigés pour accéder aux marchés publics dissuadent les entreprises nationales, notamment celle relevant du secteur privé. Il faut signaler que 40% des 450 000 PME nationales travaillent dans le Btph. M Yahyaoui, entrepreneur, dénonce en outre la manière d'attribution de certains marchés. Il cite l'exemple d'un projet de réalisation de 36 logements qui a été attribué à une entreprise étrangère alors que beaucoup d'entreprises nationales auraient pu les réaliser. Abordant la question de la corruption qui gangrène le secteur des Btph, les présents ont indiqué que notre pays dispose d'une armada de lois, mais non appliquées. n La question des délais est un casse-tête en Algérie. Les entrepreneurs qui ne livrent pas leur projet dans les délais impartis sont pénalisés. «Comment peut-on respecter les délais de réalisation des projets alors qu'on ne dispose pas des matériaux de construction nécessaires pour travailler, notamment le ciment et le rond à béton ?», s'est interrogé M. Youcefi. «Les pouvoirs publics doivent assurer la disponibilité de ces produits afin que les entrepreneurs puissent livrer leur projet dans les délais impartis», a-t-il ajouté.