Passée la fougue du grand public lors de la soirée d'ouverture avec l'accueil du King de la chanson raï, Cheb Khaled, la deuxième soirée a été marquée par la présence fort remarquée des familles venues assister à un plateau varié où ont défilé les représentants de la chanson chaoui, staïfi, kabyle, andalouse et enfin marocaine avec Saïd Senhadji, la première fois en Algérie, comme il l'explique : «Je suis fortement surpris par l'accueil de la population algérienne, le public a été exceptionnellement ravissant», a-t-il dit. Du côté de l'organisation du spectacle, une nette amélioration a été constatée au niveau des dispositions mises en place au lendemain des perturbations enregistrées lors de la première soirée, où les organisateurs paraissaient dépassés. Du côté du spectacle, le chanteur kabyle Youcef Dally a présenté les chansons de son répertoire avec des qualités qui lui sont propres puisqu'il est compositeur, auteur et interprète. Youcef Dally a puisé dans son album, les chansons qui relèvent du registre du sentimental, de l'espoir avec une musique qui a suscité vite l'adhésion du public fan du style kabyle. Boussaher, avec le style chaoui, qui est à sa première apparition à Sétif, s'est dit ébloui par l'engouement du public. Le chanteur de la région de Khenchela est resté fidèle au style et au rythme proches du staïfi, ce qui a donné une autre couleur au Festival. Mais ce sont Cheb Arrès et Cheb Miloud, dans deux styles différents, qui ont réussi le mieux à susciter la ferveur des gradins. Il s'agit du staïfi pour le premier du raï pour le second, deux rythmes connus pour provoquer l'animation et le mouvement chez le public. Chacun d'eux a puisé dans son répertoire pour donner du jus au Festival de Djemila. Le public a vibré, chanté et dansé. Dans un autre registre diamétralement différent, Azzedine Bouabdallah a réussi à son tour à introduire l'andalou dans une ambiance de fête parmi l'assistance qui l'a vite adopté. Là, c'est le malouf qui a dominé le rythme de l'interprète, un genre fort apprécié par par une frange du public. Enfin, l'attraction de la soirée, mais qui a suscité aussi la curiosité de l'assistance pour un chanteur qui prend part pour la première fois au festival, en l'occurrence Saïd Senhadji, le représentant de la chanson marocaine. Ce dernier n'a guère déçu les présents, qui ont vibré jusqu'à la clôture de la soirée au style de la musique traditionnelle marocaine et au répertoire de celui qui a réussi la modernisation de l'instrumentation du terroir marocain.