Photo : Horizons. C'est une bonne nouvelle à quelques jours du mois de ramadhan : l'inflation a connu pour la première fois depuis le début de l'année une légère baisse par rapport au mois de mai, passant de 3,7% à 3,5% en juin, selon l'Office national des statistiques (ONS). Cette tendance a été imprimée grâce à la baisse des prix des produits alimentaires. L'indice des prix à la consommation a enregistré en juin 2011 une stagnation par rapport au mois précédent (+0,7%), alors que celui du même mois (juin) de l'année dernière s'est caractérisé par une croissance de 0,2%, selon l'Office. Ainsi, les prix des biens alimentaires ont enregistré une baisse de 0,7%, traduisant ainsi un recul (2%) des prix des produits agricoles frais, particulièrement le poisson frais (10,4%), les légumes (-6,3%) et la viande de poulet (-4%). En revanche, l'ONS relève une légère hausse (0,4%) des prix pour les produits alimentaires industriels induite par l'augmentation des prix d'un certain nombre de produits, notamment le café (0,8%) et la semoule (+1,2%). Ce dernier produit de large consommation a connu en mai dernier une hausse de 9,4%. Et pour cause, une pression avait été constatée sur le marché du blé dur destiné à la fabrication de la semoule et des pâtes alimentaires en raison du détournement de grandes quantités vers la fabrication des pâtes dont la marge bénéficiaire est plus importante par rapport à la semoule. Cette situation avait incité les pouvoirs publics à augmenter le quota d'approvisionnement des minoteries en blé dur de 50 % à 60 % en mai, puis à 70% en juillet pour répondre à la forte demande prévue durant le mois de ramadhan. Les autres catégories ont également connu de légères hausses, notamment les produits manufacturés (0,4%) et les services avec 0,8%, précise l'Office des statistiques. Par ailleurs, l'évolution des prix à la consommation durant les six premiers mois 2011 se situe à 3,7%. Toutes les catégories de produits ont enregistré des hausses, soit 2,9% pour les biens alimentaires, dont 3,1% pour les produits agricoles frais et 2,8% pour les produits alimentaires industriels. En 2010, le taux d'inflation s'était établi à 3,9%, en deçà de celui de 2009 (5,7%) et légèrement supérieur à celui prévu par la loi de finances complémentaire 2011, soit 4% contre 3,5% dans la loi de finances initiale. Le soutien des prix des produits alimentaires de base et l'aide de l'Etat pour l'acquisition de logements, renforcés dans la LFC 2011, devraient absorber une partie de l'inflation, avait indiqué le ministre des Finances, M. Karim Djoudi. «Nous savons que l'augmentation des salaires va engendrer une hausse de la demande et influera donc sur l'inflation, mais nous espérons que le soutien des prix et les incitations pour l'acquisition de logements vont faire que l'inflation ne dépasse pas les 4%», avait-il déclaré à la presse.
